L’envol de l’ange: Le vilain petit secret

Par Éditions Nordiques 16 octobre 2011
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Montréal – Cacher un drame est-il vraiment la bonne solution pour ne pas blesser les autres? Dans un univers d’escabeaux, trois frères exécutent pirouette après pirouette. Puis un accordéon, puis un fantôme. Petit à petit, un lourd secret familial se révèlera au plus jeune. L’envol de l’ange est bel et bien un spectacle jeune public, un écho au vilain petit canard.

«C’est un sujet qui peut être lourd, oui, admet la metteure en scène de la pièce, Jacqueline Gosselin, et le défi est là, justement: comment amener un sujet lourd vers la lumière?» La clé, en plus des impressionnantes acrobaties sur une armée d’escabeaux, la musique. Celle-ci se devait d’être «lumineuse». Ainsi, une accordéoniste-narratrice est présente, accompagne les trois frères… sans qu’eux s’en aperçoivent…

L’utilisation d’escabeaux était pour la metteure en scène un «désir très fort» et provient d’une forme de fascination. «J’aime les objets du quotidien et créer des métaphores avec eux. Ça m’habite, ça crée des images fortes et poétiques.» Et les opportunités qu’offrent ces échelles sont presque infinies, devenant tantôt un chemin de fer, des forêts, des balançoires, etc.

Petit secret
Pour écrire L’envol de l’ange, Jacqueline Gosselin et la scénariste Kim Selody se sont inspirées de leurs propres vies, ayant vécu des secrets familiaux. Se basant sur l’histoire du célèbre mais vilain petit canard, les deux auteures ont créé une histoire de famille des années 50 où un enfant, que l’on devine handicapé et décédé, n’est jamais évoqué. «J’aime revenir aux histoires universelles, d’où l’utilisation du conte. Nous sommes parties de faits personnels sur les secrets de famille et la perte d’êtres chers.»

L’envol de l’ange s’adresse aux 8 à 12 ans, mais tous ne retiendront pas la même chose. «Les jeunes sont très attentifs aux mouvements, ils sont encore près des réflexes. On cherche à devenir de plus en plus profond dans nos propos», poursuit celle qui a mis sur pied la compagnie Dynamo, il y a une trentaine d’années, et qui est reconnue pour ses créations uniques, des hybrides entre le théâtre et le cirque, la danse et l’acrobatie. Jacqueline Gosselin l’admet, la pièce crée souvent des discussions entre l’enfant et le parent, par la suite. Mais certains ne retiennent aussi que les acrobaties!

L’envol de l’ange risque autant d’amuser les enfants que de les faire réfléchir. Trois frères acrobates s’amusent dans un univers d’escabeaux… pendant que l’un d’eux découvre un secret familial. À la Salle Jean-Marc-Dion le 16 octobre prochain.

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