DOSSIER « Revivre chez nous » | Un vent de jeunesse souffle sur la côte

Par Maxim Villeneuve 6:00 AM - 21 avril 2022
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En 2020-2021, la Côte-Nord a quasiment accueilli autant de jeunes de 15 à 29 ans qu’il en est sorti, une tendance encourageante. Photo Istock

On dit que l’on peut sortir quelqu’un de la Côte-Nord, mais que l’on ne peut sortir le Nord-Côtier en lui. Toutefois, pendant plusieurs années, la région a vu ses jeunes partir pour ne plus revenir y vivre. Est-ce toujours le cas aujourd’hui? Non, même qu’un « vent de jeunesse » souffle sur la côte.

En 2001, le nombre de jeunes de 15 à 29 ans qui sont partis de la région était de 1 658 selon l’Institut de la Statistique, alors que seulement 805 d’entre eux s’établissaient sur la Côte-Nord.

L’écart entre les jeunes qui quittent la région et ceux qui l’intègrent n’a cessé de se resserrer depuis. Pour l’année 2020-2021, 688 jeunes sont partis de la Côte-Nord, mais ils ont été 651 à s’y installer.

Les jeunes seraient aussi plus nombreux à vouloir débuter leur carrière dans la région après leurs études à l’extérieur.

C’est un changement qu’a observé la conseillère en information scolaire et professionnelle au Carrefour jeunesse-emploi de Duplessis, Caroline Girard. Cette dernière a une vingtaine d’années d’expérience dans le milieu nord-côtier.

« Je vois de plus en plus de jeunes qui veulent rester en région », témoigne-t-elle. « Cette nouvelle génération-là, je dirais qu’elle est plus portée vers l’environnement, vers la santé, vers la pureté de notre région. Les grands centres on dirait qu’ils sont de plus en plus évités. »

Pour les jeunes qui veulent travailler dans la région, il serait présentement très facile de trouver un emploi.

La Côte-Nord est fortement touchée par la pénurie de main-d’œuvre, selon Mme Girard. Les employeurs nord-côtiers sont donc prêts à embaucher les diplômés le plus rapidement possible.

« Les entreprises de la région de Sept-Îles ont une collaboration étroite avec certains programmes de formation au cégep. Les taux de placement dans plusieurs programmes sont de 100 % », déclare-t-elle.

Selon la conseillère en orientation du Centre de formation professionnelle de Sept-Îles, Pascale Cormier, le taux de placement frôle le 100% pour presque tous les cours de son établissement aussi.

« Dans la majorité de nos programmes, les jeunes vont rester dans la région, parce qu’on a des programmes où il y a vraiment beaucoup de demandes dans notre région », explique Mme Cormier.

En effet, les DEP offerts remplissent les besoins des grandes industries nord-côtières. Des formations y sont offertes dans les domaines principaux de l’économie de la Côte-Nord, comme la foresterie, les mines, les pêcheries, etc.

Selon Justin Painchaud, au Cégep de Sept-Îles, le taux de rétention des finissants pour œuvrer dans notre région est assez haut, soit entre 85% et 90 %.

Cependant, ils sont encore nombreux à devoir compléter leurs études supérieures dans d’autres villes. La Côte-Nord est la région qui connaît les pertes migratoires les plus importantes après Montréal depuis huit ans.

Même si les établissements scolaires de la région essaient de varier leurs programmes, certains domaines d’études ne sont qu’accessibles en ville. Quelques-uns cherchent aussi à découvrir autre chose.

« C’est sûr que la tendance c’est que les étudiants ont souvent le goût de sortir à l’extérieur et ils se disent toujours que la vraie aventure universitaire ‘ça se passe ailleurs’ », révèle M. Painchaud.

Toutefois, les jeunes qui quittent auraient l’intention de revenir rapidement.

« Environ 90 % des étudiants, quand ils quittent pour l’université à l’automne, ils me disent, en grosse majorité, qu’ils veulent revenir pratiquer en région », affirme le conseiller en orientation au Cégep de Sept-Îles, Justin Painchaud.

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