DOSSIER « Revivre chez nous » | Partir ou pas, revenir ou pas

Par Maxim Villeneuve 7:30 AM - 21 avril 2022
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Un grand pas

L’attachement à la région est bien présent, mais ce n’est pas la seule chose qui garde des étudiants sur la Côte après le secondaire. Cela peut être une étape difficile de déménager dans une autre ville, surtout à 16 ou 17 ans, lorsque l’on referme notre casier du secondaire pour une dernière fois.

« À 17 ans, je ne me trouvais pas prête à partir de la maison, je me trouvais jeune un peu », explique la cégépienne Gabrielle Vallée, qui avait fait un an de tremplin-DEC à Sept-Îles avant de faire le grand pas vers Chicoutimi pour étudier.

L’étudiante en thanatologie au Collège Rosemont, Josiane Thibault, a fait le saut entre Port-Cartier et Montréal directement après le secondaire.

« Sincèrement, ça a tellement été difficile », dévoile-t-elle. « Je me disais: c’est sûr que je ne vais pas aimer personne, je ne vais pas me faire d’amis. Mon plan c’était de revenir directement sur la Côte-Nord. »

C’était davantage éprouvant pour ceux qui ont fait ce bond pendant la pandémie.

« Ça a été difficile au début », témoigne Maude Fournier, une Nord-Côtière qui a déménagé à Québec pour étudier en travail social à l’automne 2020. « Ça a été rough parce que je ne connaissais pas vraiment la ville à part quelques coins très touristiques. Je ne connaissais absolument personne, on était en pandémie et j’avais des cours en ligne. »

L’étudiant en informatique au Cégep de Sept-Îles, Miguel Chapados, avait débuté ses études collégiales à Québec, pour se rendre compte rapidement qu’il était mieux dans sa région.

« L’air est moins bon là-bas. Je m’ennuyais de mon coin », exprime-t-il.

Il arrive aussi que certains choisissent de faire leurs études collégiales près de chez eux, car c’est plus avantageux financièrement.

« Si je pouvais, je serais sûrement déjà partie. C’est juste que ça coûte cher », affirme la Septilienne Marilou Arsenault.

Cette dernière planifie déménager dans l’un des grands centres lorsqu’elle terminera ses sciences humaines au Cégep de Sept-Îles. Même si Marilou adore sa région, elle ne croit pas revenir vivre sur la Côte-Nord.

Le retour

Pour certains, il est évident qu’ils retourneront faire leur vie sur la Côte-Nord.

C’est le cas de l’étudiante en hygiène dentaire de dernière année au Cégep de Chicoutimi, Gabrielle Vallée. Elle retournera dans sa ville d’origine, Sept-Îles, au printemps, pour commencer à pratiquer son métier.

« Je vais retrouver mes racines », affirme-t-elle. « C’est ce que je connais et c’est là que je suis bien. »

La future thanatologue, Josiane Thibault, sait qu’elle retournera dans sa région un jour. Toutefois, ce n’est pas pour tout de suite.

« Mon cœur appartient à la Côte-Nord », exprime-t-elle. « Je sais qu’à un moment dans ma vie, c’est sûr qu’il va falloir que j’y retourne. Mais, quand je vais y retourner, ça va être définitif, alors je ne sais pas trop ça va être quand. »

Marilou Beaudin, une Septilienne qui est à sa deuxième année d’études en production télévisuelle au Cégep de Jonquière, souhaiterait aussi retrouver ses racines. Son domaine n’est cependant pas très développé dans la région.

« L’idéal ce serait que je puisse faire la job que je veux sur la Côte-Nord, mais c’est sûr que mon domaine, ça ne se développe pas tant sur la Côte-Nord », indique Marilou.

Pour d’autres, le chemin qui les ramène chez eux commence à s’effacer.

« [À Québec], il y a vraiment plus de diversité, oui d’activités, mais aussi de personnes. C’est ce qui m’attire vraiment plus », déclare Maude Fournier, qui a appris à aimer la vie dans une grande ville.

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