MC June : un besoin viscéral de communiquer par les mots

Par Éditions Nordiques 21 novembre 2017
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Engagé à travers l’art, Mc June se soucie de transmettre un message positif. C’est sûrement ce qui l’aide à communiqué aussi aisément avec les jeunes.

Conférencier depuis 2010 dans différentes écoles de la francophonie canadienne, MC June voit ses services de plus en plus sollicités. Du 13 au 17 novembre, il est allé à la rencontre d’élèves de l’école Jean-du-Nord dans différents contextes. À chacune de ses interventions, il a réussi à marier le rap, le slam et le conte avec une surprenante aisance.

Lorsqu’il interagit avec les jeunes, MC June n’hésite pas à utiliser des moyens audiovisuels pour capter leur attention. «Le visuel est un outil que j’utiliser. Ça vient apporter du dynamisme à mes interventions. Le rap suscite aussi beaucoup de curiosité. Ça demeure l’un des genres musicaux les plus écoutés au monde», soutient-il.

Le rappeur se dit très heureux de la diversité qu’on y retrouve. «Certains raps sont commercialisés, d’autres ne le sont pas. Moi, je fais surtout du rap pour conscientiser les gens. J’écris des textes qui me ressemblent. Je ne me suis pas construit un personnage, insiste-t-il. Je me soucie du message que je véhicule. Je souhaite qu’il soit positif.»

Comme plusieurs, il croit fermement en l’importance pour les gens de s’accrocher à une passion peu importe leur âge. «On ne peut qu’en sortir gagnant. Je viens de commencer à jouer de la guitare. J’ai du plaisir à le faire. J’étudie aussi le piano. J’entends ajouter cela éventuellement à mes spectacles. Je fais ce que j’aime avant tout. Je n’essaie pas de plaire aux gens», avance-t-il.

Le pouvoir des mots

Le conférencier aurait bien aimé être initié aux mots à un très jeune âge. «Au secondaire, j’aimais la poésie. Le français n’était pas  l’un de mes champs d’intérêt. Je m’y suis intéressé en faisant de l’impro. Jeune, j’étais surtout sportif, confie-t-il. Ce sont souvent les sportifs qui sont pour moi des modèles. Je suis inspiré par tous ceux qui atteignent les objectifs qu’ils se sont fixés.

En classe, il en a profité pour faire des performances et discuter de poésie avec les élèves. Il souhaitait ainsi leur démontrer qu’on peut jouer avec les mots. «À mes débuts, j’étais hésitant à interagir avec des jeunes du primaire. J’ai rapidement compris que ça pouvait leur donner véritablement le goût d’écrire. On a tendance à souvent négliger le pouvoir de l’écriture. C’est en soi un pouvoir extraordinaire. Il n’y a pas de limite», lance-t-il.

L’artiste tient aussi à rappeler que les mots sont très souvent une arme à double tranchant. «Ils peuvent blesser. On ne sait jamais quels impacts ils auront chez une autre personne puisqu’on connaît très rarement son vécu. Les mots peuvent parfois toucher comme des balles, soulève-t-il. Ça laisse des marques. Il faut faire attention à ce que l’on dit.»

L’artiste entrevoit l’avenir avec beaucoup d’optimisme. «Je ne demande pas à être davantage connu. On vend souvent du rêve à la télévision. Je ne suis pas milliardaire, mais je me sens riche. L’amour que j’ai envers ma blonde est puissant. La famille est ma priorité. Je dois souvent quitter la maison. Elle est très compréhensive. Au départ, ça la dérangeait. Elle comprend que je fais ça pour gagner ma vie. Quand je reviens à la maison, j’y suis à 100%», conclut-il.

Une polyvalence remarquée

Fort de deux albums à son actif, MC June fait plus de 250 interventions dans les écoles chaque année. Il arrive à se démarquer par sa passion des mots et son intérêt pour les improvisations rythmiques (freestyle).  À ses heures, il est poète, slameur, rappeur, animateur et organisateur d’événement. Il s’est vu récompenser à plusieurs  reprises au cours de son parcours. Il est possible de le suivre au www.junerep.com

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