Garderies | Les grandes entreprises affectées par le manque de places

Par Marie-Eve Poulin 5:02 AM - 27 mars 2024
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Garderie

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La réalité du manque de place en garderie dans la région affecte aussi les grandes entreprises de la région. Cinq d’entre elles font état de la situation dans leur milieu.

ArcelorMittal

Pour ArcelorMittal qui compte des employés à Port-Cartier et Fermont, la situation diffère selon le milieu. La directrice des communications, Annie Paré, rapporte qu’à Port-Cartier, moins de cinq employés ont demandé des accommodements en matière de conciliation travail-famille, pour faciliter la gestion des horaires des conjoints. 

La situation est différente pour leurs employés à Fermont. « C’est pourquoi nous avons appuyé les différentes demandes du CPE Mur-Mûr qui ont permis l’octroi de plus de 20 places additionnelles », affirme Mme Paré. « Nous soutenons également les démarches locales pour ouvrir davantage de places en garderie pour leurs enfants ». 

L’entreprise appuie les CPE dans leurs démarches avec le ministère de la Famille, ainsi que dans le maintien de leurs bureaux coordonnateurs pour la mise en place de garderies en milieu familial. « Ce sont les CPE qui font les démarches et nous les appuyons, notamment par la présence de représentants d’ArcelorMittal sur les conseils d’administration », précise Mme Paré. 

La directrice des communications d’ArcelorMittal précise qu’à Fermont, la situation est stable au CPE. « Le principal frein pour ouvrir de nouvelles places est davantage du côté de la capacité de logement des éducatrices, puisqu’il n’y en a pas assez pour loger des éducatrices qualifiées », dit-elle. 

CSS du Fer

Le Centre de services scolaire (CSS) du Fer qui compte environ 1 050 employés connaît aussi des difficultés de recrutement et de rétention qui accentuent la pénurie de personnel. « Des personnes que l’on pourrait attirer dans notre région sont freinées par cette situation », rapporte Richard Poirier, directeur du CSS du Fer.

« De même, certaines personnes recrutées quittent faute de places en service de garde 0-4 an », ajoute-t-il. Récemment, le directeur a été témoin d’au moins trois situations où des employés ont quitté, puisqu’ils n’avaient pas de garderie ni de famille pour leur donner un coup de main. 

Richard Poirier n’est pas insensible à la situation et fait son possible pour trouver des solutions. « Bien que nous tentons d’aider les gens par nos réseaux, il demeure très difficile de dénicher des places ». Le directeur a essayé une collaboration avec les CPE Mur-Mûr de Fermont et Sous le bon toit, de Sept-Îles. M. Poirier pourrait prêter un local, une salle de classe, pour accueillir une garderie à même un établissement du CSS du Fer. Toutefois, la pénurie d’éducatrices en CPE ne permet pas la réalisation de ce genre projet, pour le moment. Les exigences des différents ministères sont aussi à prendre en considération. 

SFP Pointe-Noire

« Plusieurs de nos employés ont dû faire preuve de créativité et faire appel à des membres de leur famille pour pallier un manque de places en garderie », rapporte Louis Gravel, PDG de la SFP Pointe-Noire. Il indique que certains candidats provenant de l’extérieur lui posent des questions à ce sujet et qu’il n’a pas d’autre choix que d’expliquer qu’il y a souvent de longues listes d’attente pour obtenir une place en garderie. « De notre côté, nous sommes sensibles à ces situations et nous essayons de faire preuve de flexibilité, lorsque c’est possible, vis-à-vis nos employés touchés », ajoute M. Gravel.

IOC 

La minière IOC reconnaît aussi qu’il s’agit d’un enjeu important. « Il s’agit d’une question complexe qui nécessite la contribution de nombreux acteurs et nous travaillons avec toutes les parties prenantes impliquées pour trouver des solutions pour nos employés », dit Simon Letendre, porte-parole pour Rio Tinto. 

L’an dernier, l’entreprise a étudié un projet de garderie. « Nos discussions n’ont malheureusement pas permis d’en faire un projet réalisable », dit M. Letendre. « Nous continuons à explorer activement les possibilités de partenariat avec d’autres parties prenantes, afin d’accroître l’accessibilité aux services de garde pour nos employés ».

Alouette

Lauren Saucier, porte-parole d’Aluminerie Alouette, affirme que depuis ses débuts, l’entreprise souhaite favoriser l’établissement des familles dans la région. L’entreprise a une politique de soutien familial pour accommoder les employés qui ont besoin de s’absenter pour prendre soin de leurs enfants. 

« Bien que le recrutement a toujours été un défi, le manque de places en garderie et la disponibilité d’autres services deviennent des enjeux collectifs, qui ajoutent un défi supplémentaire à l’opération d’une usine moderne en région », dit Mme Saucier. 

« Au fil des ans, est-ce que des CPE ont pu nous approcher pour développer différentes choses, la réponse est oui », mentionne Marie-Claude Guimond, directrice des communications chez Alouette. Elle précise que pour le moment, il n’y a aucun projet sur la planche à dessin. 

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