Garderies | Un dentiste et une intervenante lèvent eux aussi un drapeau rouge

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 27 mars 2024
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Dentiste

Photo pixabay

Le dossier paru dans l’édition du 20 mars concernant les enjeux de places en garderie a fait réagir deux professionnels qui lèvent un drapeau rouge. Ils se questionnent aussi, quant à leur avenir dans la région. Ils tiennent à partager leur réalité, mais souhaitent garder l’anonymat pour ne pas inquiéter leurs collègues et leur clientèle. 

Une travailleuse sociale de la Protection de la jeunesse (DPJ) rapporte qu’elle et trois de ses collègues ignorent le moment où elles pourront retourner au travail, faute de places en garderie. Ces quatre intervenantes n’ont pas de famille dans la région et ne savent pas comment elles pourront se débrouiller. 

« Nous sommes un milieu majoritairement de femmes qui ont de jeunes enfants et/ou veulent en avoir », dit-elle. « C’est stressant comme situation et ça remet en question notre désir de demeurer ici, sur la Côte-Nord, alors que nos familles sont à l’extérieur. » 

La travailleuse sociale ajoute que la situation apporte un stresse financier. Devoir demander un congé sans solde et ne pas savoir à quel moment elle pourra retourner au travail fait partie de sa réalité d’être sans garderie. 

La frustration professionnelle est aussi au rendez-vous. « Ne pas pouvoir aider ses collègues le moment venu », précise-t-elle. « Si notre employeur pouvait nous donner un coup de main pour trouver un milieu de garde, c’est sûr que ce serait un plus, car les arrangements pour amener bébé au travail ou faire du télétravail sont difficiles. »

Un choix déchirant

Un spécialiste de la santé qui travaille en clinique à Sept-Îles se questionne aussi quant à son avenir dans la région. Il a choisi Sept-Îles pour sa nature et les activités qu’on peut y faire.

« On n’aime pas les grandes villes, on aime la nature et la tranquillité », dit-il. « Mais quand tu n’as pas les services qu’il faut, là tu commences à te poser des questions ».

Lui aussi, commence à remettre en question sa décision de s’établir dans la région. Il espère que des actions seront posées pour venir en aide à tous ceux qui sont aux prises avec les enjeux de places en garderie. Le spécialiste qui cumule un bagage fort intéressant en spécialités, qui sont un plus pour la santé des citoyens, souhaite demeurer et pouvoir exercer sans devoir se soucier de tout le reste. Pour le moment, sa femme est à la maison pour prendre soin de leurs enfants. Toutefois, à l’automne, cette professionnelle aimerait bien retourner sur le marché du travail.

« J’ai une femme compréhensive, mais à l’automne, il faudra mettre les bouchées doubles pour trouver une garderie », dit-il.

Il affirme que c’est une roue sans fin. Premièrement, trouver un logement n’est pas chose facile, en plus de devoir payer des prix exorbitants. Il faut souvent passer par du bouche-à-oreille pour l’obtenir et sans contact, c’est difficile. Même chose pour les places en garderie, où il faut bien souvent être référé par une connaissance pour trouver un milieu disponible et adéquat. Pas de garderie peut vouloir dire pas de salaire pour payer le logement. Dans son cas, les difficultés financières ne s’appliquent pas, mais il s’imagine à quel point des familles doivent être découragées de cette boucle sans fin. 

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