Près de 100 M$ en investissement pour l’eau à Sept-Îles et Port-Cartier

Par Vincent Rioux-Berrouard 5:00 AM - 22 février 2024
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Usine d’eau potable de Sept-Îles. Photo courtoisie

L’actualité municipale tourne souvent autour d’enjeux tels que le logement, les infrastructures sportives ou l’état des rues. Mais l’un qui semble parfois échapper à l’attention est celui de la gestion des eaux. Et pourtant, que ce soit à Sept-Îles ou à Port-Cartier, les dépenses qui y sont reliées sont énormes. 

« C’est une pression qui est quand même importante sur les finances de la Ville. C’est vrai que ça coûte extrêmement cher », affirme le maire de Sept-Îles, Denis Miousse. « C’est une bonne portion du budget la qualité de l’eau et la distribution », ajoute-t-il.

Le maire indique que bien que le conseil se questionne sur les dépenses, il doit se rendre à l’évidence qu’il faut débourser des sommes importantes, parce que la Ville veut assurer une bonne qualité de l’eau. « On ne lésine pas sur les moyens pour offrir une eau de qualité », indique M. Miousse.

Selon le programme des dépenses en immobilisations (PDI) déposé par la Ville de Sept-Îles en décembre dernier, 41 M$ sont prévus en investissement dans les trois prochaines années pour la gestion de l’eau potable et des eaux usées. C’est environ 15 % du budget total des dépenses planifiées au programme. De son côté, c’est un montant de 61 M$ qui est prévu dans le PDI de Port-Cartier. La situation est similaire pour la localité de Havre-Saint-Pierre, qui prévoit une somme de 23 M$ pour son projet de nouveaux puits d’eau potable en 2026.

Le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, en vient au même constat que son collègue de Sept-Îles à propos des dépenses liées à la gestion de l’eau.

« Ce sont des coûts qui sont extrêmement importants pour une municipalité », affirme M. Thibault. Il ajoute que bien souvent, reporter le projet n’est pas la solution. Il donne l’exemple de la mise à niveau de l’usine d’eau de Port-Cartier. Lors du premier appel d’offres, le contrat est sorti à environ 43 M$. La Ville a décidé de retourner en appel d’offres en essayant dégraisser le projet pour limiter les coûts et le contrat fut attribué pour 45 M$.

Des besoins immenses à travers le Québec

L’importance financière que prend la gestion de l’eau et des réseaux n’est pas une situation unique à la région. Elle touche l’ensemble des municipalités du Québec.

C’est le constat qui est fait par Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités.

« La situation [de Sept-Îles et Port-Cartier] n’est pas singulière. Je l’entends, j’ose dire, de presque chaque municipalité quand vient le temps de mettre à niveau les infrastructures comme une usine d’eau », dit M. Demers, à propos des coûts importants liés.

Dans plusieurs municipalités, la hausse de population fait que la capacité doit être augmentée et le réseau agrandit. Pour d’autres, le vieillissement des infrastructures demande des travaux de mise à niveau, ou de remplacement.

Le gouvernement du Québec a annoncé le programme PRIMEAU, en avril 2023. Venant avec une enveloppe de 2,4 milliards $, il apporte une aide financière aux municipalités pour la réalisation des travaux d’infrastructures d’eau potable et d’eaux usées. M. Demers concède qu’il s’agit d’une somme importante. Par contre, lorsqu’on répartit ce montant pour l’ensemble des municipalités du Québec, il se questionne à savoir si cela est suffisant.

L’inflation dans le milieu de la construction a bien sûr causé une hausse des coûts pour ce type de travaux dans les dernières années, note M. Demers. 

« L’impact de l’inflation est énorme. Il faut aussi réussir à avoir une certaine compétition dans les prix lorsqu’on va en appel d’offres. Il n’y a pas toujours énormément de compagnies qui ont de la disponibilité, mais quand on va en soumission, on veut une saine compétition », conclut le président de la FQM.

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