Gestion des eaux : des millions en travaux à Sept-Îles

Par Vincent Rioux-Berrouard 5:02 AM - 22 février 2024
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Photo courtoisie

La Ville de Sept-Îles a entrepris ou entreprendra des travaux de plusieurs dizaines de millions, afin d’améliorer sa gestion de l’eau potable et des eaux usées dans les prochaines années.

Amorcés depuis janvier, d’importants travaux de réfection de l’usine de la centrale de traitement de l’eau potable ont lieu.

Cette mise à niveau « consiste en un réaménagement complet de la filière de traitement, afin d’y introduire la chloramine, plutôt que le chlore, pour assurer la désinfection de l’eau. »

Depuis quelques années, la Municipalité est confrontée à la présence de trihalométhanes (tmh). Il s’agit de substances chimiques qui peuvent contaminer l’eau potable. Ils se créent lorsque le chlore entre en contact avec des matières organiques dans l’eau. À Sept-Îles, les matières organiques proviennent du lac des Rapides, source de l’eau potable.

« Malgré la chaîne de filtration, il y a encore une certaine quantité de matières organiques dissoutes qui se retrouvent dans le réseau. Comme on a un réseau très étendu en termes de kilomètres, il y a un temps de contact élevé avec le chlore, ce qui crée des trihalométhanes », explique le directeur du service des Travaux publics de la Ville de Sept-Îles, Michel Tardif.

Dans l’ensemble, cette mise à niveau coûtera environ 15 M$. Les travaux devraient prendre fin à l’automne 2024.

Prolongement du réseau

La Municipalité souhaite prolonger le réseau d’aqueduc, pour amener l’eau potable traitée provenant du lac des Rapides vers Maliotenam et le secteur Moisie.

Les deux communautés ont déjà un réseau d’aqueduc. Toutefois, il est alimenté par de l’eau de la nappe phréatique. Même s’ils n’utilisent pas la même source, il a été constaté dans les deux secteurs la présence de trichloroéthylène (TCE). Un composé souvent utilisé dans les opérations industrielles.

« Dans les deux cas, les traces de TCE sont sous les normes. Ce n’est pas dangereux pour la population pour l’instant, sauf qu’on surveille cela de façon assidue », dit M. Tardif.

La présence d’un site d’enfouissement désaffecté au nord de Moisie pourrait être la cause des TCE. Face à cette situation, il a été décidé que la solution est d’amener de l’eau potable provenant de la source du lac des Rapides.

Pour fournir les deux secteurs, la conduite sera prolongée à partir du viaduc de plage Monaghan. La nouvelle conduite sera installée en suivant la route 138.

Les travaux sont estimés à environ 15,5 M$. Sur cette somme, le conseil de Uashat mak Mani-utenam aura une contribution de 10,2 M$. La Ville s’attend à bénéficier d’une aide de 3,7 M$ du gouvernement du Québec. Il restera donc une somme de 1,6 M$ à assumer par Sept-Îles.

Toujours pour ces secteurs, la Ville a pour projet d’améliorer le traitement des eaux usées. Pour l’instant, pour l’assainissement des eaux usées des communautés de Maliotenam, place la Boule et de la base de villégiature, il n’y a pratiquement aucun traitement. Les eaux usées passent par un dégrilleur, qui retire le gros de la matière, avant d’être rejeté dans le golfe du Saint-Laurent.

Le directeur des Travaux publics précise qu’éventuellement, la Municipalité retournera en appel d’offres afin de procéder à la construction d’étangs aérés. Un appel d’offres a eu lieu l’automne dernier, mais le conseil n’y avait pas donné suite, étant donné le prix trop élevé. M. Tardif espère que les travaux puissent se dérouler en 2024 ou 2025.

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