Et si on goûtait aux trésors du Saint-Laurent?

Par Emelie Bernier 4:18 PM - 21 février 2024
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Photo Louis Laliberté, courtoisie La Fourchette bleue.

Au-delà des grands classiques que sont le crabe et le homard, le Saint-Laurent regorge de trésors à déguster : algues, mollusques, sel de mer et plus encore. La Fourchette bleue milite depuis bientôt 15 ans pour mettre ces saveurs au menu des Québécois. Et ces derniers y prennent goût!

Le Salon de la Fourchette bleue s’est tenu au Fairmont Le Manoir Richelieu de La Malbaie du 19 au 21 février. 200 personnes y ont participé et plus d’une vingtaine d’exposants ont profité de l’occasion pour faire découvrir, ou redécouvrir, leurs produits, voire conclure des ententes commerciales avec des distributeurs.

Une vingtaine d’exposants étaient sur place pour faire goûter leurs produits. Photo Louis Laliberté, courtoisie.

Métro a d’ailleurs annoncé en grande pompe la volonté d’étendre la certification Fourchette bleue à toutes ses succursales, s’engageant à mettre les produits de la “mer” du Québec à la disposition de sa clientèle.

 « On vient d’augmenter notre niveau de commercialisation des produits marins pour le marché québécois, c’est un grand pas en avant et c’est très réconfortant de voir que ce sur quoi on travaille depuis 15 ans commence à porter ses fruits», se réjouit la directrice générale d’Exploramer Sandra Gauthier.

Difficile de parler des saveurs du Québec maritime sans évoquer le déclin rapide de la crevette nordique. Le chef Jean Soulard, porte-parole de longue date de La Fourchette bleue, se désole de voir que le petit crustacé se raréfie.

« C’est toujours triste de voir qu’un aliment n’est plus disponible, surtout quand il vient de chez nous! Dès qu’un ingrédient disparaît, surtout la crevette qui est tout aussi emblématique que le homard ou le crabe, c’est vraiment dommage! »

Le chef Jean Soulard. Photo courtoisie

Heureusement, les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises sur le front maritime. «On annonce que le sébaste est abondant et pourra faire l’objet d’une mise en marché à l’échelle de la province, toute l’année, et ça, c’est merveilleux!», s’exclame le chef.

Le sébaste québécois remplacera-t-il le tilapia chinois dans nos assiettes? La directrice générale d’Exploramer Sandra Gauthier y croit.  « On en a parlé et on en amangé! C’est un poisson blanc qui peut être servi dans nos institutions, CPE et CHSLD, par exemple, autant qu’en poisson grillé entier dans un restaurant! » Et sa venue dans les étals ne tardera pas. «C’est un produit qui sera intégré dans nos assiettes assez rapidement. Il y a des usines qui sont prêtes, certaines ont établi des ententes ici même, et on a eu une belle annonce de la chaine Métro qui a confirmé qu’ils auraient un approvisionnement en sébaste à l’année. Des usines sont prêtes à leur en fournir, en filet surgelé pour permettre un approvisionnement sur le long terme», se réjouit Mme Gauthier.

Le sébaste ne paie pas de mine, mais son goût est délicieux. Photo La Presse Canadienne, archives.

La réduction des importations est une des volontés avouées de La Fourchette bleue. «C’est très important du point de vue écologique. Quand on réduit les émissions de GES, on donne un coup d’air au Saint-Laurent! », argue-t-elle.

Pour sa part,  Jean Soulard confesse un faible pour un produit de la mer encore marginal : les algues! « Les algues du fleuve sont mon coup de cœur, j’ai même écrit un bouquin là-dessus (ndlr : le livre n’est pas encore publié, mais un coup d’œil aux recettes donne l’eau à la bouche!). Les algues, c’est extraordinaire! Elles sont très écologiques, disponibles, ce n’est pas la quantité qui manque,  mais les gens ne savent pas quoi faire avec ça! Ça prend du monde pour en parler. C’est un produit qui mérite d’être connu », s’emballe le chef.

Pour Sandra Gauthier, ce 3e salon de la Fourchette bleue est celui des premiers résultats concrets de la démarche. « De voir que nos transformateurs ont su s’adapter aux demandes des chaînes d’alimentation, que de plus en plus de produits d’ici seront accessibles au Québécois, c’est juste du bonheur! », conclut-elle.

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