Une première expérience au cinéma marquante pour Gaby Jourdain

Par Sylvain Turcotte 5:00 AM - 2 février 2024
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Gaby Jourdain, à Chemnitz, en Allemagne, lors de la présentation de Jules au pays d’Asha. Photo courtoisie

Quelques visages de Sept-Îles et Uashat mak Mani-utenam figureront à l’écran parmi les projections de l’édition 2024 du Festival du film de Sept-Îles, qui s’ouvre le 1er février. Parmi ceux-ci, Gaby Jourdain, la Asha dans Jules au pays d’Asha.

« C’est un peu bizarre », dit la jeune Innue maintenant âgée de 14 ans, pour raconter comment elle s’est retrouvée à auditionner pour le film de la réalisatrice Sophie Farkas Bolla et pour la suite des choses, alors qu’elle n’avait que 10 ans. Il faut alors remonter à 2021.

C’est sa sœur aînée, Mélodie, 36 ans aujourd’hui, qui lui a parlé des auditions. Gaby Jourdain décide alors d’envoyer sa vidéo de candidature.

Elle a fait une surprise à ses parents, Jean-Marie et Francesca Jourdain, lorsqu’elle leur a appris qu’elle avait été choisie pour auditionner à Montréal. Ils n’étaient pas au courant du tout de ses démarches. « Tu ne nous as pas dit ça! », rigole la jeune fille. Ils l’ont suivi dans cette aventure. 

Gaby Jourdain a repassé une deuxième audition. Elles étaient cinq encore en lice, dont une amie. 

Toujours en 2021, quelques semaines plus tard, elle jouait sur sa Xbox quand son téléphone a sonné. Elle a hésité à répondre à l’appel de la réalisatrice. Elle aura décroché pour apprendre qu’elle avait obtenu le rôle d’Asha. 

Le tournage s’est déroulé de la fin août jusqu’en octobre 2021, dans les Laurentides et en Abitibi-Témiscamingue. C’était la première expérience cinématographique de Gaby Jourdain. 

Elle décrit ça comme un « blizzard! »

« C’est beaucoup de reprises », parlant du clapet entendu maintes fois.

Elle dit avoir eu beaucoup chaud avec son outfit en cuir, un costume qui n’était pas naturel pour elle.

Elle a parfois trouvé les journées longues, a pleuré par moment, ne l’a pas eu facile avec ses cheveux et les plumes. « J’ai aussi dû apprendre à faire du canot. Dans un tournage, tu ne sais pas toujours dans quoi tu t’embarques », raconte-t-elle. 

La jeune actrice dit toutefois avoir apprécié la façon de travailler de la réalisatrice, « direct dans ses consignes. »

Cette expérience a permis à Gaby Jourdain, en compagnie de ses parents, d’être à des avant-premières, mais aussi, à des festivals où se retrouvait Jules au pays d’Asha. Ils ont été en Suède en mars et en Allemagne en septembre. 

Cinéma? Architecture?

Malgré cette montagne d’émotions, Gaby Jourdain a envie d’autres expériences cinématographiques. La réalisatrice lui a donné des contacts d’agence. L’Innue de 14 ans fait partie des jeunes de l’Agence Gamin Gamine. Elle espère d’autres auditions.

« Être actrice, ça pourrait être un mode de vie, une vocation. Je souhaite me diriger vers ça », dit celle qui est étudiante en secondaire 2, à l’Institut d’enseignement de Sept-Îles.

Elle est en option volley, mais elle a un cours en art dramatique. Elle devrait pouvoir jouer dans une pièce de théâtre.  

D’ailleurs, sa façon de voir ces deux arts : « au théâtre, ça démontre plus le côté émotionnel. Au ciné, tu peux te reprendre. » 

Quelle sera la suite?

« Ça dépendra des prochaines années. Je pourrais peut-être étudier en architecture et suivre les traces de mon père. Il faut être fort en maths pour ça, je devrais être correcte. »

Dans le cadre du Festival du film de Sept-Îles, Jules au pays d’Asha sera présenté le 3 février à 10h05, le 4 février à 10h10 et le 10 février à 10h. D’ailleurs, pour la dernière représentation, Gaby Jourdain sera là comme invitée pour discuter avec le public.

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