Le racisme systémique vu par les candidats à la mairie de Sept-Îles

Par Sylvie Ambroise 5:00 AM - 7 novembre 2023 Initiative de journalisme local
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Les candidats lors du débat à la Salle Jean-Marc-Dion. Photo archives

La semaine dernière, tous les candidats à la mairie de la Ville de Sept-Îles se sont adressés via la radio communautaire de la CKAU, à la communauté de Uashat mak Mani-utenam. Dans une entrevue de sept minutes, ils reconnaissent tous le phénomène, tout en en déplorant l’existence. Voici en vrac quelques citations glanées lors des présentations.

Éric Beaudry promet l’embauche d’une ressource au niveau des communications pour les Autochtones, « pour augmenter les discussions, pour trouver des solutions et ainsi diminuer le racisme. »

Mélanie Dorion reconnaît qu’il existe des biais, mais croit que « par la formation, l’apprentissage et l’exemple, on peut vraiment améliorer nos relations pour que tout le monde puisse bénéficier des avantages de vivre en société », dit-elle.

Mario Dufour aimerait créer un projet pour apprendre ensemble, « un projet des arts visuels et un petit théâtre pour regrouper les artistes du milieu innu et blanc », explique-t-il, plutôt timide pour reconnaitre l’existence du racisme systémique.

Marc Fafard a été le conjoint d’une Autochtone et affirme même avoir vécu le phénomène en santé et l’observe encore aujourd’hui, en justice. Il suggère « que tous les employés des différents ministères, surtout comme des services de l’école, l’hôtel de ville, les services publics en ville comme l’hôpital, prennent un cours » du type justice, équité, diversité et inclusion.

Le racisme, Nunziato Garreffa connaît ça, lui-même ostracisé en raison des origines italiennes de sa famille. Il s’est dit particulièrement touché par le cas de Joyce Echaquan. Garreffa peut se vanter d’avoir enseigné aux Innus, notamment au chef Mike Mckenzie.

Avec un ancêtre micmac, Martial Lévesque dit ne pas être raciste et ajoute ne pas voir ça à Sept-Îles. Il prône la tolérance et le respect. 

Le candidat Denis Miousse reconnait qu’il y a eu du racisme, et non seulement fait aux Autochtones, mais aux autres nations aussi. « Malheureusement, ça existe. Maintenant comment on va faire pour l’éradiquer ? Moi je pense c’est travaillant ensemble », dit-il.

Pour Joey Thibault, la sensibilisation par des petits gestes serait déjà un très bon départ. « Un bonjour, kuei, tshinashkumitin (merci), iame (aurevoir) et peut-être utiliser les arts et la culture pour s’imprégner plus dans la communauté, de ne pas avoir peur d’aller vers l’avant et avoir de l’ouverture d’esprit », suggère le candidat.

Enfin, Patrick Hudon, déplore toute forme de racisme systémique. « Je pense qu’il faut travailler avec de l’éducation et de la sensibilisation. Il n’y a pas personne qui naît sur cette terre avec une fibre de racisme, c’est inculqué », laisse-t-il tomber, promettant de lutter contre les « vieilles mentalités qui nous empêchent d’aller de l’avant. »  

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