Festival Innu Nikamu : entrevue avec l’homme derrière le montage du site

Par Sylvie Ambroise 2:40 PM - 31 juillet 2023 Initiative de journalisme local
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Gaston Fontaine, l’homme derrière le site du Festival Innu Nikamu depuis 13 ans. Photo Sylvie Ambroise

C’est à la mi-mai, à la fonte des neiges que Gaston Fontaine, qui s’occupe de la logistique du montage du site du Festival Innu Nikamu depuis 13 ans, débute sa préparation. Il ouvre le garage sur le site et commence à inventorier les outils et les matériaux.

Seulement pour les tipis et le Shaputuan pour l’arrière-scène, il faut 140 perches. « C’est toute une technique pour aller les couper, les ramasser et cela prend du temps. Il faut les peler, il faut qu’elles sèchent et si tu ne les as pas bien fait sécher, elles deviennent inutilisables », explique M. Fontaine. Il y aura neuf tipis où autant d’artisans vendront leurs productions de l’année. S’ajouteront des artisans aux abords de ces tipis.

« À toutes les années, le site du Festival change et évolue, il y a toujours des petits changements, raconte Gaston Fontaine, comme cette année, nous avons agrandi la superficie du site, car nous attendons beaucoup de visiteurs cette année. »

Avec les années, le Festival Innu Nikamu s’agrandit et le besoin en électricité se faisait sentir. « Il m’est arrivé souvent que je cours au bout du site pour aller rallumer un des nombreux disjoncteurs qui a sauté. Cette année, avec l’aide de Shetush Électrique, qui offre bénévolement son aide depuis 39 an, nous aurons assez de puissance pour que tout se déroule bien », raconte M. Fontaine.

La jeune main-d’œuvre

Gaston Fontaine a une petite équipe de quelques personnes pour l’aider. À la fin de l’année scolaire, vers la fin du mois de juin, les étudiants du secondaire commencent à arriver pour venir travailler.

 « Toute la main-d’œuvre provient de Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam et c’est une main-d’œuvre pour laquelle je respecte la vitesse qu’elle est capable de travailler », dit-il.

« Je n’ai pas la prétention de tout connaitre, mais j’essaie de leur inculquer une bonne façon de travailler, d’arriver à l’heure, d’être assidu et de transmettre l’importance de l’endurance », continue le sympathique contre-maître, ajoutant qu’il est fier de ces étudiants qui sont passés par son école.

Travailler pour l’international

Au début, le Festival Innu Nikamu était local, ensuite national et maintenant, il va être d’envergure internationale. « C’était un rêve que mon travail et que le Festival Innu Nikamu soient visibles d’aussi loin. De montrer la façon que l’on est capable de travailler, de diffuser notre culture puis de pouvoir faire voir que l’on est capable de créer quelque chose de grand. C’est de dont ce que je suis le plus fier », confie Gaston Fontaine.

Et à l’approche de l’ouverture du festival, on ressent une petite excitation dit Gaston Fontaine. « Et mes employé(e)s sont prêt(e)s pour le Festival, ils m’ont assurer qu’ils arriveront à 8h tous les matins et de faire des heures supplémentaires pour que le festival soit une réussite », garantit M. Fontaine.

Ce n’est pas à la clôture du Festival que le travail de Gaston Fontaine va s’arrêter. Après avoir travaillé plusieurs jours de suite, sans interruption pendant le Festival, il rentrera le lundi suivant la fin pour aider aux diverses compagnies de son et de lumière à remballer leurs affaires.

« C’est moi qui vais éteindre le grand disjoncteur qui va tout fermer le site », dit Gaston Fontaine, en guise de conclusion.

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