Le Festival Innu Nikamu promet d’être grandiose

Par Sylvie Ambroise 8:11 AM - 31 juillet 2023 Initiative de journalisme local
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Normand Junior Thirnish-Pilot, le coordonnateur du Festival Innu Nikamu, devant l’installation de la grande scène.

Le Festival de musique autochtone Innu Nikamu entame sa 39e édition cette année, du 1er au 6 août, avec une programmation riche d’artistes venant de partout au Canada. Le Festival promet une année spectaculaire.

Le coordonnateur du Festival, Normand Junior Thinish-Pilot, dit qu’à quelques jours du festival, on ressent l’excitation au sein de la population.

« Les gens s’arrêtent devant le site du Festival, ils s’arrêtent beaucoup devant les tipis et prennent des photos. D’autres fois, ils rentrent sur le site en soirée pour s’assoir juste pour regarder les tipis. C’est quand même le fun, le soir, il ne se passe rien ici, mais c’est un beau site puis c’est paisible, ils viennent juste s’assoir pis ils repartent » raconte-t-il.

Pour le coordonnateur du Festival Innu Nikamu il y a beaucoup de défis. D’abord, puisque l’on est dans une région éloignée, c’est la logistique au niveau des avions, de l’hébergement et du financement qui sont toujours des enjeux.

« On est loin de Montréal, et tout ce qu’on a de besoin se trouve à Montréal : les roulottes, la scène, l’éclairage, le son. Les artistes partent aussi de Montréal et de d’autres communautés autochtones du Québec et même de l’Ouest du Canada, les coûts montent très vite. Tous les commanditaires ont contribué excessivement à la réussite du Festival », souligne le coordonnateur.

De la grande visite : l’industrie de la musique

Ce sera une édition spéciale puisque le Festival Innu Nikamu reçoit une soixantaine de personnes de l’industrie de la musique au Québec. Une rencontre est prévue entre les artistes et des producteurs à la salle communautaire Teueikan de Mani-utenam.

« Ce n’est pas quelque chose qui a été prévu dans la planification du Festival, c’est une charge de plus, mais en même temps, cela rentre dans la mission du Festival. On ne pouvait pas dire, non, non… On s’est dit regarde, on va travailler ensemble. Surtout avec Makusham Musique, car ce sont eux qui poussent beaucoup pour les dossiers comme celui-là. Pour que les artistes se fassent entendre à la radio et à avoir une place sur les scènes au Québec. On ne pouvait pas refuser de s’associer à ce beau projet », raconte-t-il.

Ajout d’une journée

Au départ, le festival Innu Nikamu durait quatre jours, maintenant, il dure six jours. « Cela nous donne plus de jeu pour inviter des artistes québécois ou des artistes venant de l’internationale », dit Thirnish Pilot.

Il rajoute que « quatre jours, c’est toujours trop court, l’année passée, c’était cinq journées et on approche de la 40ième année, on ne pouvait pas retourner à quatre jours et on s’est dit que peut-être que nous allions ajouter une autre journée pour la quarantième édition » souligne-t-il.

Le manque d’hébergement et l’esprit de la communauté innue

Il n’y a plus de places dans les hôtels et les campings dans la ville de Sept-Îles et les autres places avoisinantes. Certaines chambres ont été réservées depuis l’année dernière. De là, une initiative de la communauté est née, une page dans le réseau social Facebook a été créée qui s’appelle Hébergement Covoiturage Innu Nikamu 2023, pour centraliser les offres de terrain de camping, d’offre de chambres dans les maisons. Il y a aussi de la place pour publiciser les offres de menus de restauration maison.

« On a un grand terrain à l’église où nous avons aménagé le terrain, après avoir demandé au prêtre de partager son vaste terrain, nous allons l’équiper de toilettes, de douches et d’électricité et ce sera accessible à tout le monde. Le prêtre était très heureux de contribuer au festival, d’accueillir les gens sur son terrain ». continue le coordonnateur.

Le festival a produit une affiche pour que les gens de la communauté de Uashat mak Mani-utenam l’installent à leur fenêtre « pour signaler la disponibilité de chambres ou de place sur leurs terrains pour des tentes, dit M. Thirnish-Pilot. On va avoir beaucoup de monde à Mani-utenam, il y a des gens qui vont arriver puis ils savent qu’il n’y a pas de camping, ni de chambre d’hôtel, mais ils savent qu’ils vont trouver une place où rester pareil. »

« Nous avons le soutient de la population, cela nous aide beaucoup » conclut le coordonnateur.

Pour tout savoir sur le Festival de musique autochtone Innu Nikamu, rendez-vous sur le site web www.innunikamu.ca ou sur leur page Facebook – Festival Innu Nikamu

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