La marche plutôt que la chirurgie pour Marie-Eve Vollant

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 26 juillet 2023
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Marie-Eve Vollant après avoir marché 42,2 km au Marathon Mamu le 2 juillet dernier. Photo courtoisie

Il y a trois ans, Marie-Eve Vollant était dans les étapes pour subir une chirurgie bariatrique, lorsqu’elle a décidé de mettre de côté le processus et de se prendre en main par elle-même. En août, elle fera un trek de 12 jours au Pérou.  

En voulant répondre au questionnaire, elle a réalisé qu’elle pouvait se prendre en main sans cette intervention médicale. Marie-Eve Vollant a fait un virage à 180 degrés dans sa vie en 2020. Elle a décidé de mettre derrière elle son passé, marqué notamment d’abus sexuels dont elle a été victime dans son enfance, et de regarder en avant.  

En mars 2020, elle s’est recentrée sur elle-même. La marche s’est alors trouvée au cœur de ses saines habitudes de vie. Elle chemine toujours dans cette guérison.

Elle parle d’un cheminent dans le but de se dépasser, « oui, de marcher, mais ça me prenait des défis », dit-elle.

C’est aussi de s’affirmer. « Être une femme, c’est déjà difficile, et être une femme autochtone, c’est encore plus dur, pour faire sa place et pour se faire reconnaître. » 

Sa guérison, c’est aussi l’équilibre, une guérison qui s’est transformée en dépassement de soi, « de démontrer que tout est possible avec les efforts. »

La marche, c’est son rendez-vous psychologique.

« J’ai le temps de réfléchir, c’est mon moment pour moi. Marcher, ça libère l’oxygène, c’est mon bienfait physique, mental et spirituel. C’est un catalyseur d’énergie. »

Lors des trois dernières années, l’Innue de 43 ans de Uashat mak Mani-utenam s’est continuellement surpassée. 

Marie-Eve Vollant a entre autres fait l’ascension des monts Albert et Gosford et elle a découvert le kayak. Elle a aussi cumulé les longues sorties à la marche, des vingt kilomètres et plus.

Sa passion pour la marche s’est aussi transposée en une participation à un demi-marathon à Granby en 2021 et à un 42,2 km, toujours à la marche, lors du récent Marathon Mamu. 

Ce dernier défi l’aura préparée physiquement et mentalement pour ce qui s’en vient, un trek de près de 12 jours au Pérou. 

« J’ai pensé à ça en mars », conte-t-elle. Une recherche sur Internet avec comme mots : randonnée, forfait et mondial l’aura mené vers Terre Aventure. 

Au cours de ce trek, elle dormira notamment quatre nuits dans une tente à 4 500 m d’altitude.  

Elle part le 5 août. Elle séjournera aussi chez des gens où elle compte s’intégrer. 

Cette quête vers le sommet lui permettra d’aller chercher « une paix symbolique ». Après le Pérou, Marie-Eve Vollant envisage de faire le Défi des 5 sommets de Charlevoix, qu’elle compte réaliser sur une fin de semaine.

Elle a aussi l’intention de soumettre sa candidature pour la deuxième saison de Survivor Québec. Dans la vidéo qu’elle acheminera, elle misera sur la résilience et sur l’aspect autochtone. Si elle n’est pas retenue, elle vise la Nouvelle-Zélande en 2024.

« Je suis contente où je suis. Rendue à 43 ans, je n’ai jamais été aussi en forme de ma vie », dit-elle. « Ça aurait été facile [la chirurgie bariatrique], mais le travail était entre les deux oreilles. Je ne me prive de rien, si j’ai envie d’une poutine je la mange, mais il y a un équilibre avec mes saines habitudes de vie. Qu’importe le chemin, l’exercice doit être le fun. » 

Et si elle partage ces accomplissements sur Facebook, c’est pour susciter l’intérêt d’autres personnes et en inspirer. Il est clair qu’elle n’entend pas s’arrêter.

« Je vais continuer tant et aussi longtemps que la santé va me le permettre et que mes pieds vont suivre. » 

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