Le service aérien (encore) décrié

Par Karianne Nepton-Philippe 5:00 PM - 25 juillet 2023 Initiative de journalisme local
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« En deux ans, ça fait cinq ou six fois que je prends ce transporteur-là et il n’y a aucune fois où c’était à l’heure ou comme c’était prévu », déplore Simon Philibert.

Des retards de vol plusieurs heures, un service défaillant et un manque de communication ; les critiques se font entendre contre Air Liaison. 

Tout d’abord, il faut revenir au début du mois, pendant le festival Eau Grand Air lorsque les humoristes Dominick Léonard et P-A Méthot ont été obligés de patienter des heures avant de repartir le vendredi 7 juillet, au lendemain de leur spectacle. 

« Les deux ne repartaient pas à la même heure. Quand on est allé reconduire Dominick pour son vol de 11 h, on a appris qu’il était retardé », explique la présidente de la corporation Eau Grand Air, Joëlle Bernier. Selon ce qu’elle exprime, il n’y avait aucune façon de savoir quand l’avion pourrait décoller. Ce n’est qu’à 15 h que l’humoriste est parti de Baie-Comeau. 

P-A Méthot

De son côté, P-A Méthot devait initialement quitter à 16 h. « Mais vu que le vol de 11 h avait quatre heures de retard, le vol de 16 h a été décalé », précise Joëlle Bernier. 

L’humoriste a raconté son expérience lors de son émission de radio matinale par la suite. Il explique entre autres : « J’appelle Dominick […] et il me dit que ça se pourrait que l’avion arrive quand même­­. »

« Comment ça “ça se pourrait” ? Ça serait le fun d’avoir quelque chose de plus précis », lance-t-il. Ce dernier aurait finalement réussi à embarquer dans un avion passé 21 h pour retourner à Québec. « C’est organisé tout croche », dénonce-t-il lors de son émission. 

Sans nouvelles

Joëlle Bernier affirme : « Si on appelait, on n’avait pas de réponses. »

« Il y a un avion qui atterrit, mais il n’y a toujours personne au comptoir. […] C’est le pilote de l’avion qui rentre dans l’aéroport et qui a une liste », a raconté P-A Méthot. 

« Moi je me ramasse chez le père de la présidente du festival, je passe l’après-midi là », ajoute celui qui déplore aussi le manque de communication à l’aéroport. 

« Jamais à l’heure »

Le producteur du spectacle estival de la troupe Chaud Bizzz, Simon Philibert s’est retrouvé dans la même situation au moment de partir de Montréal le 17 juillet vers Baie-Comeau. « Mon vol était prévu à 14 h. Il a été reporté à 14 h 30, puis à 15 h, puis à 16 h », déclare-t-il.

Ce dernier raconte que le vol a été déplacé de Montréal à St-Hubert. Ensuite, le plan était qu’un autobus transporte les passagers au nouveau point de départ, mais il a été modifié pour des taxis. « Après, on me dit : en passant, ceux qui vont à Baie-Comeau, vous ne coucherez pas à Baie-
Comeau ce soir, vous irez à Sept-Îles », lance M. Philibert. 

Contraint de finalement prendre la route, malgré son horaire chargé, il soutient : « En deux ans, ça fait cinq ou six fois que je prends ce transporteur-là et il n’y a aucune fois où c’était à l’heure ou comme c’était prévu. »

Pris en otage 

« Ce que je trouve plate, c’est une si belle région qui a en plus besoin de gens pour aller travailler là, qui a des travailleurs saisonniers, des travailleurs annuels, du fly-in fly-out », mentionne P-A Méthot. 

Il poursuit : « Ils sont pris en otage les gens de la Côte-Nord. »

« Ça peut devenir en frein. Les artistes pourraient ne pas vouloir venir à Baie- Comeau. Quand ils sont
à Montréal, c’est un bon huit ou neuf heures de route », indique pour sa part Joëlle Bernier. « À l’avenir, on ne peut plus se fier sur un système aérien comme ça », précise Simon Philibert. 

Au moment d’écrire ces lignes, Air Liaison n’a pas répondu à la demande du Journal

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