Modernisation de l’usine de bouletage à Port-Cartier : début des travaux en 2024

Par Vincent Rioux-Berrouard 5:45 AM - 12 juillet 2023
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Usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier. Photo courtoisie

Annoncés à l’automne 2021, les travaux de modernisation de l’usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier devraient s’amorcer au printemps 2024.

Le projet permettra la mise en place du système de flottation. Avec celui-ci, il est possible de retirer la silice dans le concentré de fer, pour produire ensuite des boulettes à réduction directe.

« On est en train de compléter l’étude faisabilité. On pense être capable de la terminer d’ici la fin de l’été. On devrait entrer dans la phase d’ingénierie d’ici la fin de l’année et attendre le dégel pour construire et mettre les fondations », affirme Julien Lampron, vice-président, affaires publiques et stratégie pour ArcelorMittal Exploitation Minière Canada.

Lors de l’annonce effectuée à l’automne 2021, à la COP 26, en compagnie du premier ministre du Québec, François Legault, la minière estimait que le coût du projet nécessiterait un investissement de 205 M$. Environ 250 emplois devraient être créés durant la construction. 

L’étude de faisabilité qui est en cours de réalisation permettra de venir préciser le coût des matériaux et la main-d’œuvre requise.

La transformation de l’usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier vers la production de boulettes à réduction directe est causée par la demande des aciéristes. Plusieurs sont en train de convertir leurs hauts fourneaux pour des fours à arcs électriques. Cette technologie demande des boulettes de fer à réduction direct.

Cette tendance vers des fours à arcs électriques s’inscrit dans une optique de décarbonation.

« L’acier est un secteur qui est quand même assez polluant dans le monde. C’est 8 % des émissions globales. Il y a une réelle demande de l’industrie pour trouver des moyens pour décarboner et la meilleure façon d’y parvenir est vraiment la conversion vers les fours à arcs électriques », explique M. Lampron.

« Dans les hauts fourneaux, on est à deux tonnes de CO2 pour une tonne d’acier, tandis que pour les fours à arcs électriques, on passe à environ 0,6 tonne pour la même quantité d’acier », ajoute-t-il.

Avec le projet de modernisation de l’usine de bouletage, ArcelorMittal veut contribuer à la production d’un acier vert.

Agrandissement de l’usine

Dans le registre des lobbyistes du Québec, ArcelorMittal a récemment ajouté un mandat pour un possible projet d’agrandissement de l’usine de bouletage de Port-Cartier.

M. Lampron reste très prudent là-dessus. 

« Quand on regarde les demandes futures pour des produits à réduction directe et qu’on voit que l’on a un minerai de fer qui permet de faire ces produits-là, c’est certain qu’on regarde les possibilités d’augmenter notre capacité de production », déclare le vice-président.

Il précise que pour qu’un projet d’agrandissement puisse aller de l’avant, il faudra trouver une façon de produire les boulettes de fer, sans augmenter de façon considérable les émissions de gaz à effet de serre d’ArcelorMittal. La minière est à l’étape de l’étude de préfaisabilité concernant ce potentiel projet.

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