L’ex-chauffeur de taxi Donat Lizotte écope de 42 mois de prison
Donat Lizotte était tout sourire en se rendant en cellule vendredi.
C’est tout sourire que l’ex-chauffeur de taxi Donat Lizotte a pris le chemin des cellules vendredi matin. Le juge l’a condamné à purger une sentence de 42 mois de prison.
Reconnu coupable d’agression sexuelle sur une mineure de 17 ans, Donat Lizotte a reçu sa sentence vendredi, au palais de justice de Sept-Îles. Selon la preuve dévoilée au procès, Lizotte a conduit la jeune fille dans un endroit isolé de Sept-Îles avant de l’agresser dans son taxi, au début de l’année 2015. La victime s’est enlevé la vie quelques mois plus tard.
L’homme de 73 ans «a nié jusqu’à la fin», a souligné le juge, lors du prononcé de la peine. Bien que le Tribunal n’en tienne pas compte, il a rappelé les propos que l’accusé avait tenus lors des représentations sur sentence.
«Si je l’avais violée, je n’aurais pas été la porter au poste de police comme je l’ai fait. En plus, elle riait. Si je l’avais violée, j’aurais été la porter au bout du quai », avait affirmé Donat Lizotte, pour une fois de plus clamer son innocence.
Jamais suffisante
La famille de la victime considère que la peine imposée au coupable ne sera «jamais suffisante».
«On s’attendait à quatre ans. C’est donc six mois de moins», a commenté la tante de la victime, à la sortie du tribunal.
L’âge de la victime, la situation d’abus de confiance, la nature de l’infraction, les impacts physiques et psychologiques sur l’adolescente, sa vulnérabilité et le degré de préméditation de l’acte ont été retenus comme étant des facteurs aggravants par le juge Michel Parent. En revanche, la situation de criminalité tardive de l’accusé, l’absence d’antécédents judiciaires et le fait que Donat Lizotte soit une personne qui semble valoriser le travail ont été retenus comme facteurs atténuants.
«À l’âge qu’il a, ça va paraître long et il va voir que la vie passe vite à 73 ans. Ce n’est pas qu’on veut se venger, mais on pense qu’il va mériter son temps», a dit la tante de la victime.
Concernant l’attitude désinvolte de l’agresseur, la femme s’est réjouie de savoir que Donat Lizotte passera les prochaines années derrière les barreaux. «Il est sorti en souriant, encore une fois. On sait que son degré de conscience n’est nul, ou presque. Mais il s’en va en prison et c’est ça qui est important», a-t-elle dit.
Reconstruire
Après l’annonce de la sentence, des larmes de soulagement coulaient à flots sur les visages des membres de la famille de la victime. Ils auraient souhaité partager ce moment avec la jeune femme. «Souvent, l’annonce du verdict de culpabilité permet aux victimes de se reconstruire, mais elle [la victime] n’a même pas eu cette chance-là», a rappelé sa tante.
Maintenant que la peine est tombée, la famille espère pouvoir repartir sur de nouvelles bases et reconstruire le tissu familial. «Ce qui est important pour la famille aujourd’hui, c’est que c’était la dernière fois que l’on franchissait la porte du palais de justice. On va maintenant travailler à reconstruire cette famille-là, qui n’était plus la même».
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