Lac des Rapides: Échantillonnage pour l’acidité

Par Fanny Lévesque 12 mai 2017
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Le Lac des rapides à Sept-Îles

La Ville de Sept-Îles effectuera deux échantillonnages des eaux du lac des Rapides à la suggestion de la Santé publique de la Côte-Nord (DSP) pour mieux connaître l’acidité du cours d’eau, dont le pH est inférieur à la recommandation de Santé Canada pour les eaux récréatives.

Dans son étude diagnostic du lac des Rapides, l’Organisme de bassins versants de Duplessis (OBV) note que le lac est acide «avec la quasi-totalité des valeurs de pH inférieures à 5,5», peut-on lire dans le rapport remis à la Ville, en décembre 2016. À l’été, ces valeurs varient entre 4,27 et 4,77, ce qui est inférieur à la recommandation de Santé Canada, qui affirme que le pH des eaux récréatives doit osciller entre 5,0 et 9,0.

Y aurait-il des risques à la baignade? C’est à cette question que la municipalité espère répondre avec l’aide de la Santé publique de la Côte-Nord, qui a fait appel il y a quelques semaines, à l’Institut national de la Santé publique du Québec (INSPQ) pour y voir plus clair. Le risque à la santé toucherait les yeux alors que «des eaux alcalines ou acides peuvent (les) irriter», indique Santé Canada.

«Ça ne m’inquiète pas particulièrement», a indiqué le maire Réjean Porlier. «On va s’assurer d’être diligent. Du côté du ministère (de l’Environnement) et de la Santé publique, on ne me dit pas d’être inquiet, on me dit de prendre des précautions. L’avis de l’INSPQ va suivre». Et c’est pour savoir s’il y a des «précautions» à prendre ou non que la santé publique régionale a demandé la collaboration de l’INSPQ.

«Si le pH descend sous un certain niveau, est-ce qu’il y a des précautions à prendre par exemple pour la durée de la baignade», illustre le conseiller en communications du CISSS de la Côte-Nord, Pascal Paradis. «Pour ce qu’on a comme pH (au lac des Rapides), il n’y pas de danger selon ce qu’on sait, mais si ça devient plus bas, on veut avoir l’information», ajoute-t-il.

Pour l’heure, la Santé publique est d’avis qu’il n’y a pas de risque à la baignade «occasionnelle», ce que la Ville tentera d’éclaircir également. «Occasionnel, ça veut dire quoi (…) On aimerait bien avoir un guide pour voir ce qu’on applique ou non (…) Mais, la Santé publique ne pense pas que ça causerait un risque au point d’en arriver à une interdiction des activités récréatives».

Ajout du critère
C’est le Comité de défense de l’air et l’eau qui a «levé le drapeau», souligne le maire Porlier. Le comité souhaite notamment que le ministère de l’Environnement soit «plus pertinent» et ajoute le critère du pH à son programme Environnement-Plages, qui tient compte que du facteur bactériologique. Le lac des Rapides a obtenu d’ailleurs la note A (excellente) à l’échantillonnage de l’an dernier.

«Avec ça (l’ajout du pH comme critère), ça va être clair», affirme Denis Bouchard du comité. «Il faut que ce soit clair pour la Ville parce que s’il y a des critères de prévention émis, il faut que les gens le sachent», poursuit-il. «Ce qu’on veut c’est pour les personnes vulnérables, on veut qu’ils soient informés s’ils peuvent se baigner et combien de temps».

M. Bouchard espère que la Santé publique publiera d’ici l’été les informations reçues de l’INSPQ, à tout le moins au sujet de la baignade. «La DSP va faire un travail professionnel, je suis certain. S’il y a des mesures de prévention qu’on le sache et si on n’en a pas besoin, bien qu’on le sache aussi», dit-il. La Santé publique souhaite également obtenir l’avis de l’Institut national «avant la saison estivale».

La Ville de Sept-Îles mènera ses échantillonnages au printemps «à la fonte des neiges» et une autre pendant l’été. Selon l’OBV, «la nature du socle géologique de la région, majoritairement des roches granitiques sur le Bouclier canadien, conditionne en partie l’acidité du lac» ainsi que les sols et la nature de la végétation.

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