Guillaume Wagner: De «cinglant» à «trop humain»

Par Éditions Nordiques 3 avril 2017
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Guillaume Wagner ne semble avoir rien perdu de son côté mordant, même s’il admet s’être quelque peu assagi au fil des ans.

Reconnu pour son franc-parler, Guillaume Wagner éprouve un véritable plaisir à repousser les limites de l’acceptable lorsqu’il monte sur scène. Ardent défenseur de la liberté d’expression, il demeure convaincu que toute opinion mérite d’être exprimée et entendue. 

Guillaume Wagner considère que les bases de l’humour reposent sur le lien que l’humoriste réussit à établir avec son public. «J’essaie de m’adapter aux gens qui viennent me voir en spectacle tout en demeurant le plus authentique possible. J’essaie de le faire avec un peu plus de finesse. Je gagne en maturité. Je conserve le même franc-parler. Je me permets de dire qu’on agit parfois de manière imbécile et je m’inclus le premier dans cette catégorie. C’est dans ces moments où l’on est trop humain», avance-t-il.

L’humoriste constate que cette soif de plaire à tous rend plus complexe le travail de création. «Ce n’est pas l’effet que je recherche. Je suis conscient que la sensibilité varie d’une personne à l’autre, indique-t-il. Cependant, si on en tient compte, je crains qu’il n’y ait plus rien à dire. On se devra d’en rester aux blagues de BBQ et de piscine. Je ne souhaite vraiment pas ce dérapage. Je veux demeurer le plus sincère possible. C’est ma façon à moi de respecter les gens qui viennent me voir en spectacle.»

De fortes convictions

Comme il l’a déjà fait auparavant, il jette à nouveau un regard consternant sur la nature humaine. L’élément central de son deuxième one man show «Trop humain» qu’il s’apprête à présenter sur la Côte-Nord. «La société a ses travers. Ça m’amuse vraiment de jouer avec les conventions. J’aime soulever des tabous. Cette notion de censure me fait craindre le pire. Je considère cela comme une réelle menace à la liberté d’expression», prétend-il.

En tant qu’artiste, il s’octroie le droit de dire ce qu’il a envie de dire. Un principe qu’il considère fondamental. «La liberté d’expression est un combat constant. Il ne faut jamais baisser les bras. D’une manière ou d’une autre, les gens ont de la difficulté à entendre un point de vue qui diffère du leur, déplore-t-il. J’ai un profond malaise à ce que la justice vienne s’immiscer autant en humour. Ça nous amène sur un terrain de plus en plus glissant.»

Un plaisir renouvelé

De nature plus réservée, Guillaume Wagner n’hésite pas à dire qu’il se glisse dans la peau d’un personnage lorsqu’il monte sur scène. «C’est moi fois 10. Dans la vraie vie, je ne suis pas le type de gars qui fait lever le party et qui prend toute la place. C’est le cas en spectacle. Même si le canevas demeure le même, soir après soir, j’éprouve un réel plaisir à jouer avec cette matière très organique. Tout repose sur l’énergie», affirme-t-il.

Le spectacle «Trop humain» sera présenté le 3 avril au Centre des arts de Baie-Comeau et le 4 avril à la salle Jean-Marc-Dion.

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