Traverse de camions Matane-Port-Cartier: Les transporteurs veulent «le beurre et l’argent du beurre»

Par Éditions Nordiques 10 mars 2015
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Port-Cartier

Port-Cartier.

Le promoteur d’une liaison maritime pour camions lourds entre Matane et Port-Cartier, Russell Blais, craint que les transporteurs gardent pour eux les économies qu’engendrerait son service. M. Blais est présentement en train de finaliser son financement pour démarrer ses activités cet été.

Le promoteur Russell Blais a chiffré les avantages économiques pour les transporteurs d’être utilisateur de son projet de traversier pour camions lourds seulement entre Matane et Port-Cartier. Le fait de traverser le fleuve par bateau permettrait aux camionneurs de sauver 514 km de route aller-retour par transit.

De plus, ils pourraient gagner du temps en prenant les huit heures de pause sans interruption réglementaire durant la traversée. «Habituellement, le camionneur qui arrive de Montréal arrête à Forestville pour 8 heures. Ce n’est pas productif», fait remarqué M. Blais.

Ce dernier estime qu’une compagnie de transport utilisant la traverse qu’il projette mettre sur pied économisera 2900 heures par année, ce qui augmentera la durée de vie de sa flotte de camion d’une moyenne de 2 ans et demi, en ce moment, à quatre ans. «Ça devrait faire baisser les coûts de transport», mentionne Russell Blais. Cependant, selon les rencontres qu’il a eues avec les différentes compagnies de transport routier, ceux-ci n’auraient pas l’intention de diminuer la facture qu’ils chargent à leurs clients.

Dans une lettre envoyée aux Chambres de commerce de Port-Cartier et Sept-Îles en février, M. Blais affirme «qu’il est évident que [les compagnies de transport routier] veulent garder les avantages et les retours monétaires majeurs associés et itinérants qu’ils récupéreront avec notre service sans en faire bénéficier la population, les industries et les commerces de la Côte-Nord», ajoutant que ces derniers «veulent avoir le beurre et l’argent du beurre».

Soixante emplois directs
Le promoteur Russell Blais, originaire de Matane, compte plusieurs années d’expérience comme capitaine et opérateur de flotte et travaille depuis 2008 sur son projet de traverse pour camions lourds. Il s’affaire présentement à finaliser le financement, afin de mettre en opération son service, «on l’espère», en juin ou juillet. L’opération de la traverse engendrerait la création de 60 emplois directs répartis entre Port-Cartier et Matane.

M. Blais a présentement trois navires «sous réserves». Il n’a pas fourni de détails sur le type et le coût de ces navires pour des raisons d’affaires. En plus de permettre des économies, son projet de traverse pourrait permettre une diminution d’émission des gaz à effets de serre (GES). Il estime cette diminution à 8500 tonnes par année par camion.

(Photo : archives)

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