Port de Sept-Îles : Baisse des volumes de 14% en 2014

Par Fanny Lévesque 22 janvier 2015
Temps de lecture :

Des minéraliers dans la baie de Sept-Îles.

La santé fragile du fer n’a pas épargné le Port de Sept-Îles qui a enregistré en 2014, la première baisse de son volume d’activité depuis cinq ans. Le tonnage manutentionné s’est placé tout juste sous la barre des 24 millions (23,8), une chute de 14% par rapport au 27,7 millions de tonnes de 2013.

La diminution du nombre de tonnes de fer expédiées par le Port n’est pas étrangère à la fermeture définitive de la mine Scully au Labrador et la suspension des activités de Labrador Iron Mines. «Pour ce qui est de Scully, c’était prévisible, c’était un dépôt en fin de vie, a expliqué le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre D. Gagnon. Mais, la baisse du prix du fer, on n’y peut rien», a-t-il ajouté.

Qu’à cela ne tienne, le Port ne s’inquiète pas outre mesure de la débâcle des marchés et prévoit des volumes similaires pour 2015. M. Gagnon se dit d’ailleurs confiant que la mine du lac Bloom, fermée tout juste après les Fêtes, trouve un repreneur. L’augmentation anticipée de la production de Tata Steel Minerals pourrait également compenser pour le ralentissement.

2015 : l’année du quai multiusager
La mise en service du nouveau quai multiusager viendra aussi sauver la donne cette année selon le PDG, et permettre aux joueurs miniers de tirer leur épingle du jeu sur l’échiquier mondial. «On ne peut qu’être heureux d’avoir pu se positionner en construisant cette infrastructure, qui donnera la chance à ses utilisateurs de rivaliser à travers le monde.»

Le Port estime que les usagers du futur quai construit aux coûts de 220 millions $ économiseront jusqu’à 40% sur leurs coûts de transports, notamment grâce à l’accueil des superminéraliers de la génération des Chinamax. «Ça pourrait représenter des économies de 10$ la tonne», se réjouit M. Gagnon. Les deux gigantesques chargeurs, qui permettront un chargement de 8000 tonnes à l’heure, ont déjà pris la mer en direction du Canada. Leur arrivée à Sept-Îles est prévue au début février.

Ombre au tableau
La seule ombre au tableau c’est que l’accès à l’imposant quai multiusager n’est toujours pas garanti sur la Pointe-Noire. Le cœur du problème réside dans l’utilisation d’une portion de voie ferrée appartenant à Cliffs Natural Resources, qui n’est pas désignée «common carrier» comme l’est le reste du chemin de fer Arnaud. Les utilisateurs ont besoin de ces rails pour descendre leur production vers le quai, pour l’expédier.

La ministre fédérale des Transports, dont le ministère a investi 55 millions $ dans la construction du quai, a récemment mandaté l’Office des Transports du Canada pour «clarifier les responsabilités en ce qui a trait aux voies ferrées de ce secteur». L’Office confirme d’ailleurs toujours examiner le dossier. Une mise à jour des services ferroviaires sur la Pointe-Noire est nécessaire, selon le Port.

L’arrivée éventuelle d’un nouvel acquéreur des installations de Cliffs ne peut que signifier «un renouveau», ajoute M. Gagnon, qui n’est pas inquiet pour la suite. Le Port de Sept-Îles vise juin 2015 pour la livraison opérationnelle du quai multiusager, un an en retard sur l’échéancier initial. Un hiver 2014 rigoureux, des retards de fabrication en Chine et le ralentissement des marchés expliquent les délais, selon le PDG.

(Photo: Le Port de Sept-Îles)

Partager cet article