Un roman jeunesse à saveur anthropologique lancé sur la Côte-Nord

Par Éditions Nordiques 3 septembre 2014
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Publié aux Éditions Pierre Tisseyre dans la collection Ethnos, «Tsieuten» a fait l’objet d’une activité de lancement, le 30 août au Musée Shaputuan. Dans ce livre coécrit par l’auteure, Josée Laflamme, et l’anthropologue innu, Jean-Louis Fontaine, on suit l’histoire d’un jeune Innu passant l’hiver 1959 avec sa famille sur le Nitassinan, le territoire de ses ancêtres.

Entièrement en français, ce livre aborde le savoir-faire des Innus à cette période. Un ouvrage qui a été rédigé à l’aide du «Dictionnaire montagnais» de Lynn Drapeau qui a servi de compléments d’information à ce récit. «J’ai certaines notions quant à la chasse, la pêche et les plantes médicinales, mais c’était loin d’être suffisant pour la rédaction de ce livre», admet Jean-Louis Fontaine.

Comme il l’a fait auparavant, l’anthropologue était animé par l’envie d’utiliser un récit afin de transmettre des connaissances sur le mode de vie traditionnel autochtone. Une suite logique à une maîtrise qu’il avait publiée, il y a quelques années, autour des rites et rituels chez les Innus dans le temps de la Nouvelle-France. Un projet qu’il a réalisé avec sa conjointe, une partenaire de toujours qui voue également un très grand intérêt à ce sujet.

«On a toujours eu beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Nous avons une belle complicité, enchaîne-t-il. Au départ, je lui lisais le dictionnaire et le témoignage d’aînés. Après un premier jet, elle a travaillé seule à la finition de ce livre. Elle est venue ajouter un peu de poésie à ce récit. Le niveau d’écriture n’a rien d’académique. C’est simple à lire, mais c’est un ouvrage de qualité. Ça se lit très bien par un adolescent.»

Un ouvrage grand public
Selon les dires de sa coauteure, Josée Laflamme, «Tsieuten» est un roman jeunesse rejoignant autant les autochtones que les non autochtones. «Même si l’histoire est récente, les allochtones pourront découvrir l’histoire d’un peuple, comprendre son lien avec les animaux. C’est un bel outil de sensibilisation, explique-t-elle. Écrit par une Québécoise, ça invite à l’ouverture.»

Malgré son côté ethnologique et historique, l’auteure avait pour souci de bien vulgariser les notions d’histoire afin que la lecture de ce roman demeure un exercice agréable. «On voulait que le livre soit accessible. On nous avait souvent dit que l’histoire était trop complexe. On trouvait dommage qu’autant de notions importantes se perdent à travers le temps. C’était donc notre but dès le début de sa rédaction. Je crois sincèrement qu’on a bien relevé le défi.»

La publication de ce roman et son lancement ont été rendus possibles grâce à la participation du Conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam (ITUM), de l’Institut Tshakapesh et Patrimoine Canada.

Josée Laflamme et Jean-Louis Fontaine (Photo : Jennifer Fontaine)

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