Municipales 2013: Ghislain Lévesque pose un regard sur l’avenir

Par Fanny Lévesque 10 octobre 2013
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Avec la campagne électorale municipale qui débute, Ghislain Lévesque, qui a été à la barre de Sept-Îles pendant 12 ans, a accepté l’invitation du Journal, en nous accordant une entrevue, sa première depuis son départ en 2009, sur les enjeux et défis qui attendent la municipalité de 26 000 habitants.

Quatre ans depuis votre départ, comment trouvez-vous Sept-Îles?
Il y a certainement eu des améliorations importantes au niveau des infrastructures. Je pense au dossier du parc aquatique qui verra le jour, ou encore à la construction d’un nouveau pavillon universitaire. Ce sont des éléments importants.

Depuis quatre ans, il y a aussi toute une dynamique autour du développement nordique et du développement minier qui se met en place. Le projet de Mine Arnaud a occupé beaucoup de place également. Plus négativement, le climat au sein du conseil municipal, les différences et les discussions acerbes ont, je pense, envoyés une bien mauvaise image de la Ville.

Quels défis attendent Sept-Îles pour les quatre prochaines années?
Si l’on veut croître, il faudra d’abord régler le problème de logements. Il faut qu’il y ait du logement abordable et des résidences pour aînés. Maintenant, si l’on règle ce problème, il faut poursuivre avec la mise en place d’infrastructures portuaires. Il ne faut jamais oublier que Sept-Îles existe et existera parce qu’elle a un port en eau profonde.

Avec la construction du quai multiusager, on vient de se positionner pour le développement international, c’est dans la continuité de la construction du quai de La Relance en 1983. Si on n’avait pas eu ce quai, on ne parlerait pas d’Aluminerie Alouette aujourd’hui, comme on ne parlera pas de développement minier, si nous n’avons pas le quai multiusager.

Sept-Îles peut-elle compter sur un avenir florissant à votre avis?
Il va y avoir une croissance économique, j’y crois. Je crois au développement minier, je crois au développement nordique. Nous avons trop de potentiel au niveau de nos richesses naturelles puis, nous sommes dans cette zone de richesses, alors pourquoi ne pas en profiter. Maintenant, il faut travailler, même si ce n’est pas facile, vers la transformation, pour donner une valeur ajoutée à nos ressources. Quand on parle d’essor, on pense au développement minier, mais il faut aussi développer d’autres créneaux, comme le tourisme, comme on l’a fait avec le quai des croisières.

Est-ce que cette croissance devrait se traduire par la réalisation de Mine Arnaud?
Je suis profondément convaincu que l’on peut réaliser le projet de Mine Arnaud tout en étant préoccupé des questions environnementales et la qualité de vie des citoyens. On n’est pas en 1942, on est en 2013. Le niveau de connaissance et les expertises que l’on a aujourd’hui nous permettront de réaliser ce projet-là dans le respect des normes environnementales. C’est un dossier que l’on peut être fier d’avoir à l’intérieur de nos murs. Il y a beaucoup de villes et de régions qui aimeraient être dans notre position.

Quel devrait être le rôle de la Ville dans ce projet?
Le rôle d’une ville c’est de collaborer, être à l’écoute des préoccupations des citoyens et s’assurer qu’ils ont les réponses à leurs questions. Maintenant, ce n’est pas la Ville qui va décider du projet, mais elle agira comme facilitatrice en amenant les services par exemple.

Pensez-vous que le dossier Mine Arnaud a été bien géré par la Ville?
La plus grande intervention qui a été faite par le promoteur dans ce projet, a été à mon avis, initiée par le Ville de Sept-Îles. Au cours des premières années [vers 2008-2009], on avait peu ou pas d’informations. La Ville a mis beaucoup d’emphase pour que la communication soit bien installée entre le promoteur et les citoyens. S’il y a un dossier pour lequel le citoyen a eu beaucoup d’informations, c’est bien celui-là. Je ne sais pas s’il y a des projets de ce genre qui ont autant d’informations. La plus grande préoccupation qu’avait et a eu, le conseil municipal, c’était d’être bien informé, d’avoir un bon canal de communications et je pense qu’à ce niveau, c’est réussi.

Quelles qualités doit avoir le prochain maire de Sept-Îles?
Un maire doit être à l’écoute de sa population, il doit aussi être disponible pour ses citoyens. Un maire doit aussi avoir un bon leadership auprès des conseillers. La dynamique de Sept-Îles est que les conseillers sont indépendants, il n’y a pas d’équipes comme dans d’autres villes, alors c’est un jeu de compromis, il faut travailler ensemble. On doit avoir une personne qui est capable de prendre soin des problématiques locales, mais il y a aussi des problématiques sous régionales, régionales, nationales. Le maire ne peut pas juste s’occuper de sa ville, il doit être capable de s’impliquer et s’affirmer dans la représentation de la ville.

De quoi Sept-Îles a-t-elle besoin?
Sept-Îles a des lacunes présentement au niveau développement de ses PME, dans le domaine tertiaire, c’est-à-dire dans son offre de restaurants et de boutiques. Il y a eu plusieurs fermetures récentes, qui sont peut-être attribuables à la pénurie de main-d’œuvre. Il va falloir trouver un moyen d’augmenter cette offre et je pense que la question du problème de logements est fondamentale dans l’équation.

Comment préparer l’avenir de Sept-Îles?
Il y a beaucoup de grandes entreprises qui lorgnent Sept-Îles, mais encore faut-il qu’on soit prêt à les accueillir. Les autorités politiques et les responsables du développement économique doivent avoir les outils pour bien connaître leur milieu environnant. C’est être proactif dans les mesures de qualité de l’air, de bruit, de l’eau potable. L’étude de la baie de Sept-Îles par exemple va exactement dans ce sens. C’est une bonne avenue.

(Photo: Le Nord-Côtier)

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