Rio Tinto songerait à vendre IOC
Le géant Rio Tinto songerait à vendre sa participation majoritaire (59%) dans la Compagnie minière IOC, selon ce qu’a révélé l’agence Reuters, vendredi. Le plus important producteur de fer au monde aurait d’ailleurs mandaté les banques CIBC et Credit Suisse pour le guider dans le processus. Les actifs de la société au Labrador et au Québec pourraient valoir jusqu’à 1,7 milliard $. À Sept-Îles, la nouvelle a surpris la communauté d’affaires.
«C’est une surprise, s’est exprimé le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion. Bien que les infrastructures canadiennes soient bien marginales comparativement à celles basées en Australie, on croyait bien que Rio Tinto cherchait à consolider sa place dans le marché nord-américain.»
Selon lui, Rio Tinto essaie possiblement de profiter de l’essor de joueurs miniers dans la fosse du Labrador pour saisir une opportunité. «Soyons réalistes, c’est peut-être un positionnement stratégique (…) oui, il y a un ralentissement au niveau du prix du fer, mais au moment de la reprise, une nouvelle société aurait tout avantage à détenir une entreprise qui peut compter sur des installations en place, et surtout un chemin de fer.»
Luc Dion rappelle que les actionnaires de la compagnie minière ont changé à deux reprises depuis les vingt dernières années. «Je ne pense pas que le milieu, ni les employés ont été perdants (…) Je ne vois pas l’annonce d’aujourd’hui comme un signe de détresse du marché.» Au début des années 2000, Rio Tinto s’était porté acquéreur de la société australienne North Limited, qui possédait les intérêts principaux d’IOC depuis 1997.
«Pure spéculation»
Rio Tinto souhaiterait se départir de ses actifs secondaires, comme ceux d’IOC, dans le contexte de volatilité des marchés, des prix et de la plus faible demande, selon ce qui était rapporté dans La Presse. «Ce qui circule, c’est que c’est de la pure spéculation», a laissé savoir la responsable des relations externes chez IOC, Natalie Rouleau, sans donner d’autres détails. Les demandes d’entrevues ont d’ailleurs été transférées au siège social de Londres.
Le représentant de la section locale 9344 du Syndicat des Métallos, qui compte quelque 300 travailleurs à Sept-Îles, a confié avoir eu vent de plusieurs rumeurs depuis les derniers temps. «On a entendu des choses de tous les côtés, a indiqué Eddy Wright en ne voulant pas faire davantage de commentaires sur le sujet. On va attendre la suite.» La Compagnie minière IOC embauche 2500 employés, dont 600 à Sept-Îles.
L’entreprise, qui s’est dotée d’un plan de réduction des coûts à la fin de 2012, poursuit son projet d’expansion qui porterait sa production annuelle à 23 millions de tonnes. IOC produit pour l’heure 18 millions de tonnes par an.
La minière exploite une mine, un concentrateur et une usine de bouletage à Labrador City, ainsi que des installations portuaires à Sept-Îles. IOC est également propriétaire d’un lien ferroviaire de 418 kilomètres, reliant la mine au port.
Rio Tinto souhaiterait se départir de ses actifs secondaires, comme ceux d’IOC, dans le contexte de volatilité des marchés. Il s’agirait de «pure spéculation», selon la Compagnie minière. (Photo : courtoisie – Compagnie minière IOC)
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