Étude d’impact : Mine Arnaud se fait rassurante

Par Fanny Lévesque 4 avril 2012
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La société Mine Arnaud, qui lorgne l’exploitation d’une mine d’apatite dans le secteur du canton Arnaud, a franchi une étape «charnière» vers la réalisation de son projet, en rendant publique son étude d’impact sur l’environnement la semaine dernière. L’entreprise qui s’est faite rassurante conclut que la population avoisinante ne ressentira pas les impacts de la mine.

Mine Arnaud dit avoir multiplié les efforts pour que les activités de la population du Canton Arnaud ne soient pas perturbées par la mise en opération de la mine à ciel ouvert. La société a tenu compte des enjeux soulevés par les résidents du secteur lors des rencontres de consultation. «Nous avons tenté de comprendre les préoccupations des gens du milieu», a fait savoir la coordonnatrice en environnement, Marie-France Therrien. Depuis 2010, Mine Arnaud a rencontré des groupes de citoyens à une quarantaine de reprises.

Bruits et dynamitage
Pour le bruit, Mine Arnaud prétend que les niveaux sonores à respecter selon les normes environnementales (46 décibels la nuit et 57 décibels le jour) le seront, même chez les résidences situées les plus près de la mine. Par ailleurs, des sonomètres seront installés à proximité des maisons pour assurer un contrôle du bruit. Un seul dynamitage aura lieu par jour, et il sera réalisé vers la fin de la journée.

Au chapitre de la vibration, Mine Arnaud confirme qu’elle devra se soumettre à des normes très strictes en raison de la proximité de la mine avec les pylônes d’Hydro-Québec. «Il n’y aura donc pas de dépassements des normes près des maisons», a ajouté Mme Therrien.

Qualité de l’air et l’eau
L’un des enjeux qui soulèvent le plus de craintes chez les citoyens touchés par le projet est celui de la préservation de la qualité de l’eau et l’air dans le secteur. Encore une fois, Mine Arnaud explique que l’émission de particules, tant fines que totales, ne dépassera pas les normes. La société a dû se baser sur les normes d’une zone industrielle pour réaliser ses calculs puisqu’il n’existait aucune donnée sur l’air dans le secteur du canton.

L’entreprise entend également procéder à l’arrosage des routes et à l’humidification du parc à résidus pour limiter les émissions. Mine Arnaud s’engage à installer une station d’échantillonnage de l’air, dont les données seront rendues publiques.

En ce qui a trait à la qualité de l’eau, Mine Arnaud a modifié son projet initial en choisissant d’opérer la mine en circuit fermé. En ce sens, l’entreprise investira 16 millions $ dans la construction d’une usine de traitement des eaux.

Réhabilitation du site
Mine Arnaud se targue également d’avoir été proactif en prenant l’engagement, avant même que la nouvelle Loi sur les mines ne soit adoptée, de payer la note pour la restauration de 100% du site minier. La réhabilitation s’amorcera d’ailleurs en 2016, un an seulement après la phase d’exploitation, prévue en 2015.

«C’est une nouvelle façon que nous avons instaurée (…) Aussi, nous nous engageons à reboiser le secteur si le projet ne va pas de l’avant», a indiqué le directeur du projet, François Biron. Mine Arnaud a déjà prévu investir 25 millions $ pour les trois premières années de l’application de son programme de réhabilitation.

Expropriation et perte de valeur
Les résultats de l’étude d’impact sur l’environnement mènent à la conclusion que Mine Arnaud ne sera pas obligée de relocaliser les résidences situées près de la mine. Cependant, la société se dit ouverte à dialoguer avec les propriétaires, si certains d’entre eux désirent quitter le secteur. Pour les propriétaires de terrains – environ une trentaine –, des ententes de gré à gré seront négociées.

«Nous n’avons pas encore le nombre de personnes touchées parce que le périmètre final [du site minier] n’est pas encore fixé (…) Mais nous allons probablement établir un protocole d’acquisition, dont les modalités seront publiques», a ajouté M. Biron.

Mine Arnaud envisage exploiter sa mine d’apatite dès 2015. La phase de construction, qui pourrait être lancée en 2013, nécessitera l’embauche d’entre 800 et 1000 travailleurs. Évalué à 750 millions $, le projet se traduira également par la création de quelque 300 emplois permanents. Les partenaires de Mine Arnaud sont Investissement Québec (61,7%) et la Norvégienne Yara International ASA (30,3%).

Le directeur du projet Mine Arnaud, François Biron et la coordonnatrice en environnement, Marie-France Therrien, ont présenté les grandes lignes de l’étude d’impact sur l’environnement.

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