Reprise des actifs de Cliffs: Pas de dénouement avant novembre

Par Fanny Lévesque 3 août 2015
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La Cour supérieure accorde au géant américain un nouveau délai au processus de liquidation de ses installations du Québec et du Labrador, sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.

La requête accueillie jeudi par le tribunal reporte au 6 novembre le dénouement des procédures, qui devait être connu le 31 juillet, deux semaines après la date limite du dépôt des offres d’achat tant pour les biens du site du lac Bloom à Fermont, ceux de la mine Scully au Labrador ou les infrastructures de Pointe-Noire.

«On est encore dans la normale des choses», a affirmé le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion. «À part le gouvernement, on a aucune espèce d’idée des propositions, alors que ça prenne deux ou trois mois à analyser, on est encore dans le très raisonnable, surtout en période estivale», a poursuivi l’avocat.

Investissement Québec a confirmé avoir déposé une proposition pour acquérir les actifs stratégiques de Sept-Îles, dont le fameux chemin de fer Arnaud, mais tout le reste demeure confidentiel à ce stade. «Le grand défi sera aussi de réconcilier des offres plus différentes les unes que les autres pour en venir à quelque chose d’intéressant globalement», a rajouté M. Dion.

Prochaine étape
Une fois la valeur de la proposition retenue connue, le contrôleur de la liquidation devra aussi s’entendre avec les centaines de créanciers du géant minier, une prochaine étape pas moins complexe que la vente des actifs, selon M. Dion, qui ne serait pas surpris qu’un autre délai ne soit ordonné en novembre. «Il pourra y avoir un débat entre créanciers (…) et un possible arbitrage», indique-t-il.

«Ce qu’on espère pour l’instant, c’est que les choses se passent assez rapidement et que les offres aient été suffisamment bonnes pour que quelque chose en résulte», lance le président, rappelant que «de façon certaine, il y a un intérêt» pour la relance de Cliffs. «La consolation, c’est que des offres ont été déposées», assure M. Dion.

«Je suis confiant qu’en 2016, on devrait voir renaître les activités à Sept-Îles et Fermont».

L’arrêt des opérations de Cliffs Natural Resources s’est traduit par la perte d’au moins 600 emplois, en plus de fragiliser un réseau de sous-traitants à travers la province, notamment sur la Côte-Nord.

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Luc Dion. (Photo: Archives Le Nord-Côtier)

 

Proposition de Québec : Un signal fort envoyé

Pour Développement économique Sept-Îles (DESI), la décision de Québec de faire une offre pour acquérir des actifs de la Pointe-Noire via Investissement Québec envoie le signal que le «développement économique du Québec sera guidé par l’intérêt collectif».

«Aujourd’hui, le gouvernement du Québec fait une offre sur des infrastructures qui sont à Sept-Îles, pour en faire des infrastructures publiques provinciales, qui seront complémentaires à celles du fédéral, si Québec est retenu, ça sera extraordinaire», soutient Luc Dion.

Par ailleurs, toute l’affaire de l’accès au quai multiusager du Port de Sept-Îles a fait tellement couler d’encre que Luc Dion se dit «à peu près certain» que le repreneur des installations minières «va admettre d’entrée de jeu qu’elle doit faciliter le passage et collaborer».
Si Québec met la main sur les actifs de Cliffs, DESI espère notamment voir la création d’un parc industriel provincial, qui pourrait bénéficier à d’autres promoteurs.


(Photo: Cliffs Natural Resources)

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