André Maltais: Une approche à la différence basée sur le respect mutuel

Par Éditions Nordiques 13 août 2016
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André Maltais entend participer à la plupart des activités proposées lors du Festival du conte et de la légende de l’Innucadie.

Président d’honneur du Festival du conte et de la légende de l’Innucadie, André Maltais est considéré par plusieurs comme l’une des personnalités politiques ayant le plus contribué au développement de la Côte-Nord. Une carrière durant laquelle il a parfois eu des rapports tendus avec les chefs des différentes communautés. Des échanges qui ont jeté les bases d’une solide collaboration entre les autochtones et les allochtones.

Approché par la chargée de projet du festival, Monique Bouchard, il y a environ trois semaines, pour en assurer sa présidence d’honneur, André Maltais envisage ce rôle comme celui d’un rassembleur. «Je suis très honoré qu’on m’ait fait cette proposition. Je me vois comme le porte-parole de cette réalité. Je crois que ce thème de la rencontre est tout à fait à propos. Ça reflète bien l’âme du festival», explique-t-il.

Très intéressé par les rapports entre les Innus et les Acadiens, il considère que cette rencontre a été marquante à bien des niveaux. «À ce moment-là, les blancs étaient plus nombreux que les autochtones. Aujourd’hui, ça s’est inversé. J’ai eu la chance de vivre avec eux. J’ai négocié avec eux. Tout se fait, à la base, par la tradition orale. Ils sont très sensibles à la protection de leur langue. Ils sont 15 000 à la parler à travers le monde», précise-t-il.

Un élément central

Au même titre que les fables chez les blancs, les contes et légendes revêtent une très grande importance chez les autochtones. «Il y a énormément de spiritualité. Les forces de la nature y sont mises à l’avant-plan. La nature et les animaux y sont omniprésents, enchaîne-t-il. Ça relève du merveilleux. Ça vient nourrir l’imaginaire. Ce n’est pas nécessairement propre à eux, mais ça occupe une place plus importante. Le rêve occupe un rôle central.»

«Il faut savoir comment préserver cette culture et cette langue. C’est un travail colossal.» -André Maltais

Le plus grand défi résidant aujourd’hui, selon lui, dans la transmission de ces connaissances et de ce savoir chez la jeunesse autochtone. «Il faut savoir comment préserver cette culture et cette langue. C’est un travail colossal (…) Les préjugés résultent d’une méconnaissance. De mon côté, j’ai toujours apprécié la différence. Ça ne m’a jamais fait peur. Ça m’impressionnait beaucoup de voir ces personnages. J’ai grandi avec eux. J’ai fini par ne plus voir cette différence», soulève-t-il.

Une approche égalitaire

Par sa carrière en politique, il a eu l’opportunité de nourrir des amitiés sincères avec plusieurs autochtones. «Mon travail n’a jamais été blâmé. Je n’ai jamais signé de gros contrats avec eux. Un lien de confiance avait été établi. J’ai toujours insisté sur l’importance de préserver la faune et la flore. Ça les a rassurés, indique-t-il. J’ai toujours tenu parole. Cette curiosité face à la différence m’a été d’une très grande utilité. Ça doit se faire dans le respect. Ça ne doit pas se faire en imposant sa culture à l’autre. Ça suppose des rapports constants.»

Parfois sévère sur la prise des responsabilités des communautés autochtones, il croit toujours en l’importance d’adopter une vision d’avenir. «Il faut cesser de remuer le passé et construire sur de nouvelles bases. Je n’ai jamais accepté de trahir leur confiance. Je ne le ferais pas plus aujourd’hui. Je reconnais leur caractère distinct. Je suis très heureux de ce plus grand intérêt porté à la culture autochtone. On est sur la bonne voie pour faire tomber les préjugés.

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