De l’opposition à l’usine de terres rares à Sept-Îles

Par Vincent Rioux-Berrouard 10:27 PM - 3 juillet 2024
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Des affiches ont été posées sur le boulevard Laure par le groupe Sept-Îles sans uranium.

Le projet d’usine de terres rares à Sept-Îles continue de faire jaser. Alors que l’entreprise poursuit ses efforts de consultation et de présentation de son projet, certains s’y opposent farouchement.

C’est notamment le cas du groupe Sept-Îles Sans Uranium (SISUR).

« Les Septiliens ont montré plus d’une fois qu’ils s’opposaient à l’extraction de l’uranium. Le moratoire part d’ici. Le projet dont on parle va générer des déchets radioactifs qui vont polluer nos écosystèmes pour des centaines d’années », explique Marc Fafard, porte-parole de SISUR.

Métaux Torngat souhaite construire une usine de séparation des terres rares à Sept-Îles dans le parc industriel Vigneault qui comprendrait un parc à résidus. Un terrain d’environ 140 hectares sera nécessaire. L’usine serait alimentée en minerai par une mine à ciel ouvert à environ 235 kilomètres, au nord-est de Schefferville. La matière serait amenée à Sept-Îles par bateau.

L’installation d’un parc à résidus pouvant contenir des radionucléides est ce qui inquiète particulièrement.

« C’est clair que ses résidus vont contaminer notre eau et notre air. C’est complètement inacceptable », selon M. Fafard. Il ajoute que les modifications apportées au projet par l’entreprise depuis le début ne rassurent aucunement SISUR.

De son côté, Métaux Torngat assure être à l’écoute des citoyens qui ont des préoccupations face au projet.

« Nous ne voulons pas créer des problèmes pour Sept-Îles. Ce n’est pas dans nos valeurs », explique Christine Burrow directrice du marketing pour Métaux Torngat.

Elle indique qu’ils veulent s’assurer de trouver les bonnes solutions qui empêcheront les infiltrations dans le sol et que des poussières puissent quitter le parc à résidus.

Preuve de l’importance que ce dossier prendra dans les prochains mois et années à Sept-Îles, la bâche déployée illégalement sur l’hôtel de ville de Sept-Îles le 1er juillet faisait notamment référence au projet d’usine de terres rares. À ce sujet, SISUR assure ne pas être derrière ce coût d’éclat.

Le groupe a plutôt installé des affiches sur le boulevard Laure sur lesquelles il est inscrit «BAPE».

Métaux Torngat poursuit les démarches d’évaluations environnementales auprès du ministère de l’Environnement du Québec et l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.

Des retombées économiques

L’entreprise continue ses efforts pour aller à la rencontre de la communauté. Le mercredi 3 juillet, des représentants de Métaux Torngat ont effectué une présentation devant les gens d’affaires lors d’un dîner-conférence organisé par la Chambre de commerce de Sept-Îles Uashat mak Mani-utenam.

Une étude sur les retombées économiques du projet, réalisé par Développement économique Sept-Îles, a été présentée.

On y apprend que les retombées économiques locales sont estimées à 336 M$.

La construction de l’usine demandera un investissement évalué à 760 M$. Le nombre d’emplois directs et indirects durant la période de construction est de 2 350 par année.

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