Garderies | Le CISSS de la Côte-Nord ignore la main tendue d’un CPE

Par Marie-Eve Poulin 5:01 AM - 21 mars 2024
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La directrice du centre de la petite enfance (CPE) Ritourn’ailes, Karina Vigneault a compris le besoin criant de places en garderie pour les employés du milieu hospitalier. Elle a fait une offre de services au CISSS qui est demeurée sans réponse depuis octobre 2021. 

Karina Vigneault, directrice du centre de la petite enfance (CPE) Ritourn’ailes, rapporte que de nombreux employés du CISSS de la Côte-Nord sont venus frapper à sa porte, pour obtenir une place en garderie. 

« Il y a beaucoup d’infirmières, des pédiatres, des médecins qui me téléphonaient, parce qu’elles ne pouvaient pas retourner travailler », dit-elle. 

La directrice s’est alors questionnée sur la pertinence d’offrir un partenariat au CISSS. 

« Je me suis dit : est-ce que l’hôpital, considérant qu’ils ont tellement besoin de garderies pour leurs employés et que la pénurie fait surement très mal au réseau hospitalier, aurait besoin d’un partenariat ? », explique-t-elle. 

Que ce soit un pourcentage de place, un CPE dans leurs installations, ou près de l’hôpital, elle a évalué plusieurs options. Puisque Karina Vigneault préparait une demande au gouvernement pour un agrandissement de son installation, elle a profité de l’occasion pour approcher le CISSS et voir si quelque chose pouvait être ajouté à la demande initiale, afin de répondre à leurs besoins.

« On n’avait pas d’idée préconçue, on tendait seulement une perche », dit-elle. 

Une lettre a donc été envoyée à la présidente-directrice générale du CISSS de la Côte-Nord, Manon Asselin.

« La secrétaire nous a dit qu’elle avait transféré la lettre à Mme Asselin. Un mois et demi plus tard, je trouvais que c’était long, j’ai donc relancé et c’est resté sans réponse », dit Mme Vigneault. 

Des places perdues dans la bureaucratie

Sans réponse de la part du CISSS face à son offre de partenariat, la directrice du CPE Ritourn’ailes a fait son possible pour concrétiser une autre solution, pour répondre au besoin criant de places en garderie.

Elle a tenté de récupérer une partie des 80 places que le CPE Sous le bon toit avait retournée au gouvernement, en novembre 2022.

Cette demande a été refusée sous prétexte de prévisions démographiques défavorables.

« Le ministère nous a répondu que les places pour la région étaient épuisées. Que les places avaient été remises au ministère et qu’elles ne seraient pas remises à la région », dit Karina Vigneault. « Pour eux, ils ont jugé que dans le secteur Sept-Rivières, on n’avait pas besoin de places supplémentaires. » 

Du côté du ministère, on explique que pour effectuer une demande de places, il faut faire partie des territoires visés par l’appel de projets (ADP) et la MRC de Sept-Rivières n’était pas visée par l’ADP.

« Seules les demandes admissibles sont portées à l’analyse », dit Wendy Whittom, coordonnatrice aux affaires publiques et relationniste de presse au ministère de la Famille. Une soixantaine de places ont été octroyées dans la MRC en 2022, ce qui a augmenté le taux de couverture sur le territoire.

« L’ADP s’est donc concentrée sur des territoires aux taux de couverture moindre, ceci dans l’objectif d’octroyer des places aux endroits où le déficit de places est plus important, par souci d’équité », précise Wendy Whittom. « Pour ce qui est des places retournées, elles sont versées dans le bassin des places à réaffecter », dit-elle.

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