Garderies | Des pédiatres de Sept-Îles dans l’impasse

Par Marie-Eve Poulin 5:02 AM - 21 mars 2024
Temps de lecture :
pédiatre sept-îles

Des pédiatres de l’Hôpital de Sept-Îles risquent de quitter la région. Photo iStock

Les pédiatres Christel Bertoldi et Lauréanne Fleury Dufour subissent toutes deux les difficultés d’accès aux places en services de garde. Elles font partie des 11 signataires de la lettre envoyée à la direction du CISSS de la Côte-Nord (voir page 3). Dre Bertoldi devra bientôt diminuer de moitié ses heures de travail et Dre Fleury Dufour espère trouver une solution d’ici la fin de son congé de maternité, cet été. Les deux pédiatres envisagent l’option de déménager. 

Dre Christel Bertoldi qui effectuait du dépannage dans la région depuis 2019 a fait le grand saut en novembre dernier. Elle, son conjoint et ses deux enfants ont quitté Montréal pour s’installer à Sept-Îles, afin qu’elle puisse occuper le poste de pédiatre au CISSS de la Côte-Nord. 

Dès le début du projet, le manque de place en garderie a failli tout mettre en péril.

« Nous avons dû repousser notre déménagement et avons même failli l’annuler », raconte Mme Bertoldi. « In extremis j’ai eu la chance de trouver une place en garderie familiale pour mon aîné. »

Depuis son arrivée à Sept-Îles, le couple se débrouille comme il peut, toujours sans garderie pour le plus jeune maintenant âgé d’un an. Le congé de parentalité qui permettait au papa de rester à la maison arrive à échéance dans quelques jours. 

« La situation est tellement décourageante que nous envisageons sérieusement de déménager », dit Dr Bertoldi.  

Pour sa part, Dre Lauréanne Fleury Dufour s’est installée dans la région avec sa famille il y a un an. À ce moment, c’est aussi son conjoint qui est resté à la maison avec leur enfant, pour qu’elle puisse aller travailler. Son aîné qui a finalement eu une place en milieu familial a dû changer trois fois de garderie. Elles ont toutes fermé une après l’autre.

Bien qu’elle adore la garderie familiale où son enfant est présentement, elle constate qu’un milieu avec une seule éducatrice doit occasionnellement fermer. L’avantage dans un CPE est que les bris de service demeurent rares. 

« Mes patients viennent parfois en avion pour me voir donc annuler une clinique à la dernière minute, c’est très difficile », dit-elle. « Mon conjoint travaille beaucoup moins pour que je puisse travailler. »

Elle est présentement en congé de maternité, mais anticipe le retour au travail qui arrive  rapidement en juin. Malgré tous les efforts, son poupon n’a toujours pas de place en garderie. 

« C’est difficile quand on n’a aucune garderie et aucune famille ici. On ne sait pas trop ce qu’on va faire », admet-elle. « Soit on va travailler à temps partiel les deux, soit un des deux va arrêter de travailler, ou on va déménager. Ce sont nos options pour l’instant. »

Partager cet article