L’argent fait-il gagner en politique municipale ?

Par Vincent Rioux-Berrouard 1:21 PM - 20 mars 2024
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Les résultats de la dernière campagne électorale à la mairie de Sept-Îles (novembre 2023) sont connus depuis longtemps. De mon côté, j’attendais avec impatience de voir les rapports de dépenses électorales, pour évaluer si un lien de cause à effet pouvait être établi. Est-ce que des pancartes sur le boulevard Laure et des dépliants dans les boîtes aux lettres sont synonymes de victoire ? Les conclusions qu’on peut en tirer sont variées.

C’est le candidat qui a dépensé le plus qui a remporté la victoire. Denis Miousse a engagé des dépenses électorales totales de 7 727 $. Si l’on divise par son nombre de votes, 1 620, cela représente une somme de 4,77 $ par vote. 

Le constat est frappant, si on réalise le même exercice avec le candidat qui a terminé deuxième, Patrick Hudon. Il a eu des dépenses de 27,59 $, soit 0,03 $ par vote.

La stratégie adoptée par les deux candidats lors de la campagne électorale était bien différente. M. Miousse a dépensé 6 769 $ en publicité, que ce soit avec des pancartes électorales, ou des annonces dans les médias locaux.

Ce fut tout le contraire pour Patrick Hudon. Il a refusé de mettre des pancartes électorales pour des motifs environnementaux. Il a aussi profité des médias sociaux pour diffuser ses idées et rejoindre les citoyens à coût nul.

Là où les deux hommes se rejoignent, c’est qu’ils ont profité de toutes les tribunes disponibles. Que ce soit les entrevues à la radio, à la télévision, dans les journaux et les débats, ils étaient tout le temps présent. Voilà peut-être une autre preuve de l’importance des médias locaux qui sont lus, vus et écoutés par la population. Tous les pancartes et dépliants ne font peut-être pas le poids, devant tout le temps d’antenne gratuit que les candidats peuvent obtenir en période électorale.

Les autres candidats qui ont des dépenses électorales sont Joey Thibault (2 985 $), Martial Lévesque (2 800 $), Mélanie Dorion (2 492 $) et Éric Beaudry (4 510 $).

Pour ces derniers, ce qui ressort le plus est peut-être l’importance de la notoriété dans une campagne locale.

Mélanie Dorion et Martial Lévesque, qui ont terminé respectivement quatrième et cinquième, étaient déjà connus d’une certaine partie du public, en raison de leur expérience en tant que conseiller municipal.

De son côté, malgré qu’il en était à une première expérience, Joey Thibault était connu par plusieurs pour son implication dans le domaine sportif et les rencontres qu’il avait faites, grâce à son entreprise 50e parallèle.

Pour Éric Beaudry, il y avait un déficit de notoriété auprès de la population en général. Malgré les 4 510 $ en dépenses électorales, il est difficile de se faire connaître, mais surtout, de convaincre les gens à voter pour lui en seulement quatre semaines.

Dans les rapports dont Le Nord-Côtier a pu obtenir copie, trois candidats n’ont pas de dépenses. Il s’agit de Marc Fafard, Mario Dufour et Nunziato Garreffa. Dans cette course à neuf, ils ont respectivement terminé sixième, huitième et neuvième. S’ils avaient investi dans leur campagne avec de l’affichage, y aurait-il eu un changement dans le résultat final, le soir du 12 novembre ?

Bonne question ! J’ai tout de même de la difficulté à croire que des citoyens pourraient voter pour un candidat simplement parce qu’ils aperçoivent sa pancarte sur le boulevard Laure.

À noter que les candidats qui ont obtenu au moins 15 % des votes exprimés pourront recevoir un remboursement de 70 % des dépenses inscrites à leur rapport. Dans le cas de l’élection à la mairie de Sept-Îles, trois candidats sont éligibles : Denis Miousse, Patrick Hudon et Joey Thibault.

La limite des dépenses électorales permises était de 10 118,64 $ pour l’élection partielle à la mairie de Sept-Îles du 12 novembre 2023.

Somme dépensée pour chaque vote par les candidats à la mairie de Sept-Îles lors de l’élection partielle du 12 novembre 2023.

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