Pas d’expropriation ni d’exhumation générale au cimetière de la Pointe-du-Vieux-Poste

Par Émélie Bernier 12:39 PM - 25 janvier 2024 Initiative de journalisme local
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Courtoisie Archeo-Mamu

Jusqu’ici, le ministère de la Culture et des Communications (MCC) a octroyé un montant total de 100 000$ au Conseil des Innus de Nutashkuan dans le cadre des interventions archéologiques réalisées sur le site du cimetière de la Pointe-du-Vieux-Poste. Ni l’expropriation ni l’exhumation généralisée des dépouilles du site ne sont envisagées par le ministère à ce moment-ci.

« Depuis 2016, le MCC est au courant du fait que des ossements sont fréquemment mis au jour sur le site », indique l’équipe des relations médias du Ministère de la Culture et des Communications .  L’ inclusion dans un environnement composé de dunes de sable,  l’exposition à l’érosion éolienne et l’activité humaine qui accélère le phénomène d’érosion expliquent ce phénomène, précise-t-on. La directrice générale  d’Archéo-Mamu, Vanessa Morin, expliquait le phénomène dans un article publié il y a quelques jours. 

Entre 2018 et 2022, six interventions archéologiques ont été réalisées afin de caractériser le site, prélever les ossements en érosion, monitorer le site et élaborer un plan d’action, rappelle-t-on. « Le Ministère s’assure notamment de la collaboration entre les partenaires concernés et du respect de la Loi sur le patrimoine culturel. Il est également responsable de la délivrance des permis de recherche archéologique requis dans le cadre des interventions sur le terrain ainsi que de la réception des rapports de recherche archéologique. » 

La valeur archéologique du site est reconnue.

« (…) Les contextes archéologiques du site recèlent de nombreuses informations importantes sur l’occupation humaine ancienne du secteur de l’embouchure de la rivière Natasquan du 16e siècle jusqu’à nos jours », écrit-on.  Le site est inscrit à l’Inventaire des sites archéologiques du Québec, mais ne possède pas, à ce jour, de statut de protection en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. 

La formation d’un comité de travail avait été mentionnée, mais  le ministère indique qu’aucun n’a été formellement constitué à ce jour.

Le ministère ne s’avance pas sur la possibilité d’exhumer l’ensemble des dépouilles pour les relocaliser et leur offrir une sépulture pérenne tel qu’évoqué notamment par Roberto Wapistan, coordonnateur des négociations pour la communauté innue de Nutashkuan.

« Le Ministère collabore étroitement avec les partenaires impliqués dans ce dossier et travaille activement à trouver la meilleure solution. Aucune piste de réflexion ne sera écartée, mais à l’heure actuelle, le Ministère ne s’avancera pas davantage sur la nature des interventions envisagées», conclut les porte-parole du MCC.  

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