Côte-Nord : l’Hôpital vétérinaire Manicouagan fermera ses portes

Par Anne-Sophie Paquet-T. 11:53 AM - 7 novembre 2023
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L’hôpital vétérinaire Manicouagan situé au 838 rue de Bretagne à Baie-Comeau, fermera ses portes de façon définitive à l’été 2024. Photo Facebook

La nouvelle est tombée la semaine dernière pour la quinzaine d’employés de l’Hôpital vétérinaire Manicouagan. L’établissement fermera ses portes définitivement à l’été 2024 en raison de la pénurie de vétérinaires. Les copropriétaires ont tout tenté pour en recruter et éviter de mettre la clé sous la porte, sans succès. 

« La pratique en région est rendue complètement différente que dans les grands centres », explique Dr Marie-Noëlle Morin, copropriétaire de l’Hôpital vétérinaire Manicouagan depuis 1997.

Selon elle, les vétérinaires finissants préfèrent avoir une certaine qualité de vie en travaillant dans de grandes équipes et non où les établissements sont des centres d’urgence. « Les jeunes praticiens terminent de travailler à 17 h et ils quittent la tête tranquille puisque tout s’en va en urgence par la suite », résume-t-elle.

La réalité de l’Hôpital vétérinaire Manicouagan demande beaucoup plus de responsabilités avec l’horaire établi, les gardes d’urgence et les déplacements au besoin. « Ç’a toujours été ça nos vies ici. Ce n’était pas du tout un problème jusqu’à ce que l’on constate que ce l’est pour la nouvelle génération », observe Dr Morin. 

La clinique vétérinaire possède plus de 4 000 dossiers actifs en plus de continuer à prendre les urgences et les animaux malades qui ont besoin de soins rapidement. On retrouve deux cliniques à Baie-Comeau, il n’y en aura plus qu’une seule l’été prochain.

La Côte-Nord débordée par la demande 

« Sept-Îles ne prend plus de nouveaux patients, Fermont et Sacré-Cœur ont fermé et même Chicoutimi ne prend pas non plus de nouveaux patients », confirme Dr Morin qui accepte souvent des personnes de Charlevoix et de la Haute-Côte-Nord en urgence puisque les autres cliniques ne peuvent pas les traiter.

Étant seulement deux vétérinaires, il est déjà arrivé que même en urgence, Dr Morin ait dû référer un animal jusqu’à Québec par manque de vétérinaire disponible. 

Des employés atterrés par cette nouvelle

« Les employés ont réagi avec une grande tristesse », confie la vétérinaire. « Tout le monde se voyait faire encore leur métier ici puisqu’ils adorent les animaux », renchérit-elle en ajoutant que les employés étaient encore sous le choc de cette nouvelle inattendue.

« C’est dommage de devoir fermer une entreprise qui était encore en croissance », dit Dr Morin qui est allée jusqu’à supplier les finissants de Saint-Hyacinthe de venir pratiquer dans son établissement.

Les copropriétaires de l’Hôpital vétérinaire Manicouagan ont proposé de payer des études à des élèves intéressés, ont offert des salaires extrêmement lucratifs et ont même ajouté des bourses d’assignation. Tous ces moyens sont demeurés sans réponses positives. 

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