Un rêve qui coûte cher aux parents

Par Sylvain Turcotte 5:15 AM - 5 octobre 2023
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Photo courtoisie

Jouer pour les Nord-Côtiers, c’est beaucoup de dollars, de temps et de kilomètres sur la route.

Jouer au hockey au niveau élite quand on est un Nord-Côtier, ça demande un bon portefeuille. La réalité des équipes régionales AA et AAA fait en sorte que les parties à l’extérieur sont à au moins six heures de Sept-Îles. Combien ça coûte tout ça ?

Les hockeyeurs faisant partie de la structure régionale du programme des Nord-Côtiers n’ont plus à quitter le nid familial depuis 2019.

Cette saison, pour évoluer dans le AA au sein des Nord-Côtiers, les frais sont de 4 300 $. Les équipes (M13, M15 et M18) jouent contre celles du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Dans le AAA (M13 et M15), pour la Ligue de Hockey d’Excellence du Québec (LHEQ), c’est 1 000 $ de plus, soit 5 000 $.

Que ce soit dans le AA ou le AAA, les joueurs des cinq formations régionales s’entraînent dans leur municipalité respective en semaine et se retrouvent à Baie-Comeau ou Sept-Îles une fin de semaine par mois pour des pratiques. Le calendrier des autres week-ends comprend régulièrement les parties de ligues, que ce soit à « domicile » ou sur la route.

« Les jeunes sont pris en charge (pour la saison de la LHEQ ou du Saguenay-Lac-Saint-Jean) », fait savoir Jean-Philippe Simard, coordonnateur à Hockey Côte-Nord.

Les montants comprennent le transport par autobus, l’hôtel et les repas.

Soulignons que les frais pour le transport par autobus, par fin de semaine, tournent autour de 14 000 $, puisque les véhicules proviennent de l’extérieur de la Côte-Nord.

« L’hotel et l’autobus, c’est 70% du budget », précise Joane Lefebvre, membre bénévole du comité de gestion des Nord-Côtiers.

Les vêtements d’équipes (track suit, manteau…), les dépenses pour les tournois et la Coupe Chevrolet (Championnats provinciaux) sortent du portefeuille du hockeyeur, voire des parents. Tout comme les autres morceaux d’équipement.

« Si un jeune évolue quelques années au sein de la structure, casque, gants et vêtements peuvent servir, pour certains, plus d’un an », précise le coordonnateur.

L’organisation a également une page Facebook pour la revente d’items aux couleurs de l’équipe.

Mme Lefebvre indique que le comité travaille pour trouver des commanditaires pour diminuer la facture, mais que la tâche est colossale.

Les montants évoqués plus haut couvrent les parties jouées à l’extérieur.

Dans le AAA, les Nord-Côtiers disputeront en saison quinze parties par club à domicile, particulièrement à Baie-Comeau. Trois ont eu lieu à Sept-Îles en septembre et deux sont prévus à Port-Cartier les 11 et 12 novembre.

Dans le AA, les matchs locaux se tiendront à 50 % dans l’est, à 50 % dans l’ouest.

Donc, pour les hockeyeurs des Nord-Côtiers qui ne sont pas de Baie-Comeau, les joutes locales dans la Manicouagan engendrent d’autres dépenses : transport, hôtel, repas.

Pour une saison au niveau AAA, on peut estimer entre 15 000 et 20 000$ ce qui sortira du portefeuille du parent… qui n’a qu’un seul enfant au sein des Nord-Côtiers.

Jean-Philippe Simard soutient que les coûts sont semblables aux autres structures régionales (extérieur aux grands centres), ailleurs dans la Ligue, proportionnellement parlant. « Toutes les dépenses sont en hausse. »

Autrefois

Auparavant, les hockeyeurs des Nord-Côtiers (autrefois Dynamo-Royal) étaient basés à Baie-Comeau, alors que les joueurs cheminaient au niveau scolaire à la Polyvalente des Baies, en sport-études hockey. Jusqu’en 2015, ça se passait à la jadis école Jean-Paul II.

À cette époque, la facture était de 3 000 $ par jeune, en plus de 140 $ par semaine pour la pension pour les joueurs de l’extérieur.

« Ça n’a pas été de gaité de cœur de laisser partir le programme sports-études, mais ça devenait un frein pour les parents des joueurs d’en dehors (de les envoyer à B-C). On avait de la misère à amener les meilleurs joueurs », souligne M. Simard.

« Maintenant, ce n’est peut-être pas optimal côté hockey (entraînement par groupe et une fin de semaine par mois), mais on a les meilleurs joueurs dans les localités avec des pôles d’entraînement. Nos équipes sont compétitives. »

François Laflamme et Lisa-Marie Gallant, des habitués au sport de compétition

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