Des sourires au Festival de hockey scolaire autochtone

Par Sylvain Turcotte 8:41 PM - 16 avril 2023
Temps de lecture :

Les sourires bien présents chez les joueuses et joueurs du premier festival de hockey scolaire autochtone. Photo courtoisie

« La meilleure paye, c’est le sourire des jeunes trois jours de temps. » Ce sont les propos de l’ancien joueur de la Ligue nationale, Joé Juneau, alors que le Festival du PDHÉ (Programme de développement hockey école) tirait à sa fin à l’aréna Mario-Vollant de Mani-utenam.

Du 14 au 16 avril, ce sont près de 400 jeunes de 7 à 12 ans, la moitié étant des filles, qui ont pris part à la première édition de ce festival de hockey scolaire autochtone. Ils venaient de huit communautés différentes : Uashat mak Mani-utenam, Unamen Shipu, Pakua Shipu, Nutashkuan, Kawawachikamach, Matimekush-Lac John, Manawan et Obedjiwan.

C’était l’activité récompense pour le travail des derniers mois au sein de leur PDHÉ respectif. Pour ce tout premier festival, les jeunes étaient mélangés au sein des équipes.

« C’était rassembleur. C’était un festival et non un tournoi. C’est le bonbon de l’année et on voulait que les jeunes de chaque communauté apprennent à se côtoyer », de dire Dany Gauvin, coordonnateur de l’événement en compagnie de Joé Juneau, tous deux supportés par de nombreux bénévoles, accompagnateurs et une trentaine d’entraîneurs.

Son acolyte a parlé de réussite pour l’événement. « N’importe quoi que tu fais, il y a place à amélioration. Il y a beaucoup de monde qui a travaillé fort pour la réalisation. On peut dire que c’est un succès », assure celui qui a entre autres porté les couleurs des Bruins, des Capitals et des Canadiens.

« On voit beaucoup de fatigue au bout de trois jours, mais les sourires sont là chez les jeunes. Le but, c’est qu’ils tripent », renchérit-il.

Il n’y avait aucun résultat et pointage pour toutes les parties disputées. « On drop la rondelle et on s’amuse », ajoute M. Gauvin.

Seul volet sélectif et un peu compétitif, la tenue de deux matchs d’étoiles, un pour les 7-9 ans, un pour les 10-12 ans. La sélection était faite en collaboration avec les entraîneurs, mais aussi via les enseignants. La priorité était aux meilleurs, tout en tenant compte du rendement en classe et de la présence aux pratiques en cours d’année. « Il fallait que le jeune le mérite », précise Dany Gauvin.

Le match du plus jeune groupe s’est déroulé dans un aréna plein, après la présentation de chacun des joueurs sous les projecteurs. « Ils ont donné tout un spectacle. J’étais surpris. Ils ont fait lever la foule à plusieurs reprises. »

Est-ce que l’événement sera répété l’an prochain? Dany Gauvin, coordonnateur pour le PDHÉ à Uashat mak Mani-utenam, parle de laisser tomber la poussière. Ses propos portent à croire que oui, malgré la fatigue et un horaire refait la veille de l’événement en raison du désistement d’une communauté.

« On s’est ajusté à chaque match, chaque jour. On est très satisfait pour une première année alors que les attentes étaient plus qu’énormes. Les jeunes ont bien fait ça. Ç’a été une fin de semaine éprouvante, mais personne n’a lâché. On a mis notre cœur », dit-il, ciblant des améliorations pour les activités hors glace pour une prochaine édition.

Quant à Joé Juneau, il espère que le festival deviendra annuel. Il se dit fier aussi de voir où le programme qu’il a bâti est rendu, programme qu’il a tenu durant onze ans au Nunavik.

« Je suis une personne cartésienne qui veut atteindre les plus hauts niveaux possibles, ce pour quoi je me suis rendu dans la Ligue nationale et aux Jeux olympiques. J’ai la même approche avec le programme, soit de toujours viser mieux, même si la perfection n’existe pas. »

Actuellement, il y a douze communautés autochtones au Québec qui offre le PDHÉ. L’an prochain, il y en aura deux de plus avec Pessamit et Pikogan, portant le nombre à quatorze en cinq ans.

« C’est une belle évolution. Ça fait beaucoup de monde sur la glace et j’ai à coordonner les coachs. C’est beaucoup de travail, mais j’adore ça. La meilleure paye, c’est le sourire des jeunes trois jours de temps », dit-il, faisant référence à la conclusion du festival.

Par ailleurs, pour la prochaine année, le Programme développement hockey école pour Uashat mak Mani-utenam comptera deux niveaux de plus avec l’ajout de la première année du primaire et du secondaire. 

Même s’il n’y a pas de pointage, il est toujours plaisant de célébrer un but. Photo courtoisie
L’homme derrière le Programme de développement hockey école, l’ancien de la LNH, Joé Juneau. Photo courtoisie