Le litige du crabe devant la Cour supérieure
Les crabiers demeurent aux quais en attendant le règlement du litige.
Les représentants des pêcheurs de crabe de la zone 16 déposeront, ce jeudi, une demande d’injonction devant la Cour supérieure, dans le but de forcer les usines de transformation à payer le prix demandé pour les récoltes.
Tandis que les pêcheurs et les industriels de la pêche ne s’entendent toujours pas sur le prix du crabe des neiges au débarquement, le fait que les usines pourraient être forcées à acheter un produit qu’ils vendront à perte ne fait pas l’affaire du directeur général de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), Jean-Paul Gagné.
« Il faut simplement se partager les risques pour cette année », explique-t-il. « Après, il sera possible de reprendre notre erre d’aller. »
M. Gagné soutient que le prix de 2,25 $/livre offert aux pêcheurs représente le maximum qu’il est possible, pour les usines, d’offrir sans perdre de l’argent.
« Il n’est pas question pour nous de monter notre prix », déclare-t-il. « Nous savons que nous ne ferons pas d’argent cette année, mais nous ne voulons quand même pas en perdre. »
L’AQIP tente toujours de faire annuler les décisions prises par la Régie des marchés agricoles, pour les saisons 2020 et 2022, concernant le prix final qui doit être payé aux pêcheurs.
Du côté de l’Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16, on se disait prêt à prendre le large en 2023, quitte à se plier aux conditions de l’AQIP, dans la mesure où les dossiers des années 2020 et 2022 sont traités indépendamment, ce que l’AQIP a refusé.
« En ce moment les pêcheurs sont pris en otage, et ce, même si nous sommes prêts à aller pêcher à leurs [l’AQIP] conditions », se désole Jean-René Boucher, directeur général de l’Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16.
Ce dernier stipule que le prix du crabe au débarquement est établi par un calcul, conventionné et approuvé par les partis, tenant compte du marché.
« En ce moment, la convention n’est pas respectée parce qu’ils [les usines] refusent d’acheter le crabe, mais aussi, parce qu’ils ne fournissent pas les appâts, les bacs et la glace aux pêcheurs », explique-t-il.
En 2015, la Cour supérieure avait donné raison aux pêcheurs, lors d’une demande d’injonction provisoire concernant le prix au débarquement. Sans vouloir trop s’avancer, M. Boucher stipule que le présent dossier contient plusieurs similarités avec celui de 2015.
Les poissonneries se débrouillent
Une phrase revient souvent chez les propriétaires de poissonneries ; « on s’organise ! ». Pour la Poissonnerie Fortier de Sept-Îles, s’organiser veut dire s’approvisionner en crabe de la zone 15, soit à Longue-Pointe-de-Mingan. Du côté de la boucherie/poissonnerie Mar-Gil, de Port-Cartier, c’est la zone 17, soit la Haute-Côte-Nord, qui est sollicitée. La Poissonnerie Soucy, qui est indépendante dans sa pêche et dans sa transformation, n’est pas impactée par le présent litige.
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