Un message puissant et émotif pour la musique autochtone

Par Alexandre Caputo 11:57 AM - 28 mars 2023 Initiative de journalisme local
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Le chanteur Émile Bilodeau lors de son discours, au Studio TD, de Montréal. Photo capture d'écran

Le chanteur Émile Bilodeau a livré un poignant témoignage, mardi, au Studio TD de Montréal, lors du dépôt du Mémoire « Sheueu », qui exige au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) un quota de 5% de musique autochtone à incorporer à la rotation des radios commerciales.

« Je sais pas pour vous, mais je commence à être écœuré de Roxane Bruneau et des 2 frères », s’est-il exclamé, lors de la conférence de presse.

Les larmes aux yeux et le souffle coupé, il a livré un intense hommage à son ami et modèle, Florent Vollant, qui était également présent sur place.

« Il [Florent] s’est fait enlever de chez lui quand il était jeune pour se faire placer au pensionnat », dit-il. « Au lieu d’en vouloir à tout le monde, il a fait briller toute la province à travers la planète ».

« Les gens ont besoin de savoir c’est qui ces gens-là et de connaître leur culture », ajoute le chanteur natif de la région Métropolitaine.

Lors de la présentation du contenu du Mémoire, Mathieu McKenzie a partagé les résultats du sondage concernant l’intérêt de la population à entendre davantage de musique autochtone sur les radios commerciales.

98% des répondants ont mentionné vouloir entendre plus de contenu provenant des Premiers Peuples, alors que 94% des sondés sont d’avis qu’un quota en ce sens devrait être mis en place.

« On ne veut pas faire partie des quotas de musique francophone, on veut notre propre quota », déclare-t-il. « 5% c’est pas beaucoup demander ».

M. McKenzie a mentionné avoir eu « beaucoup de répondants », sans toutefois en préciser le nombre.

M. Vollant, quant à lui, semblait bien se porter lorsqu’il a pris la parole pour s’adresser aux médias.

« On nous a classés parmi les langues étrangères », note-t-il. « Pourtant, s’il y a quelqu’un de pas étranger ici, c’est nous ».

Le co-fondateur du groupe Kashtin note que la diminution du contenu autochtone dans les radios commerciales a commencé avec la crise d’Oka, en 1990.

« C’est peut-être inconscient de leur [les radios commerciales] part, mais depuis la crise d’Oka en 1990, les radios commerciales ont clairement mis de côté la musique autochtone. Cette forme de ségrégation fait en sorte que nos artistes n’ont pas de place sur les ondes commerciales […] », précise-t-il.