Pas de transport pour des élèves en fauteuil roulant à Sept-Îles

Par Marie-Eve Poulin 4:00 PM - 27 mars 2023
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Grève du transport scolaire à Sept-Îles. Photo Alexandre Caputo

La grève des conducteurs d’autobus scolaire cause bien des maux aux parents d’enfants à besoin particuliers. Certains d’entre-eux ont dû rester à la maison et ce, sans possibilité de scolarisation. 

L’enseignante en adaptation scolaire Annick Marsolais déplore le bris de service vécu par ses élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme et/ou une déficience intellectuelle de moyenne à profonde.

« Je trouve cela très triste que certains élèves soient brimés, parce qu’ils ont un handicap », dit l’enseignante. 

Même si elle soutient la cause des chauffeurs d’autobus, elle pense qu’il devrait y avoir des services essentiels pour les élèves qui sont, par exemple, en fauteuil roulant ou pour qui le covoiturage, ou la prise de taxi est impossible.

« J’ai une élève qui n’a pas pu venir de la semaine, car elle est en fauteuil roulant et que le transport de la ville ne pouvait pas non plus la desservir, car ils ont déjà plusieurs usagers qui prennent le transport aux mêmes heures », dit-elle

« Si la grève perdure plusieurs semaines, elle aura donc un bris de service et aucune possibilité de scolarisation », ajoute-t-elle.

Transport adapté déjà complet

« Il faut comprendre que nous sommes en pénurie de main-d’œuvre », dit Sylvie St-Pierre, directrice de la Corporation de transport adapté de Sept-Îles (CTASI).

Elle explique que les chauffeurs font déjà des heures supplémentaires pour combler les besoins du samedi et que l’horaire de la semaine est déjà très chargé. 

« C’est pour ça que je suis comme étouffée », dit-elle. « Je serais capable de le donner le service, mais en n’ayant pas de chauffeurs, ce n’est pas facile non plus », ajoute-t-elle.

” En période de fort achalandage, prenez note que les demandes de déplacements en lien avec les services médicaux sont prioritaires pour la CTASI, ainsi que les déplacements pour le travail et les études”, peut-on lire dans le dépliant du CTASI. 

À la suite de l’appel du Journal, et questionné sur la priorité de service, puisque la fréquentation scolaire est essentielle et obligatoire, la directrice s’est dite ouverte à regarder avec les parents ce qui pourrait être fait, pour que les élèves concernés puissent bénéficier du transport adapté pour se rendre à l’école. 

Solutions limitées

Le directeur du Centre de service scolaire du Fer, Richard Poirier dit être malheureusement victime de ce conflit de part et d’autres. 

« Pour faire du transport d’élèves ça prend des permis, ça prend certaines choses et nous on n’a pas ça. On ne peut pas s’improviser, particulièrement dans le transport adapté, pour le faire de manière sécuritaire », dit-il.

” On se retrouve dans une situation où ça impose une charge aux parents “, dit-il.

Puisqu’il n’était pas informé de ce bris de service, il devra étudier la situation cas par cas, avant de pouvoir se prononcer sur les solutions qui pourraient être mises en place pour le transport et/ou la scolarisation. 

Le directeur affirme que de manière générale, la grève du transport n’a pas eu d’impact significatif quant au taux d’absentéisme, au cours de la première semaine. 

« On souhaite que le conflit soit de la plus courte durée possible », conclut-il.