Le temps des Fêtes au pénitencier de Port-Cartier

Par Marie-Eve Poulin 8:30 AM - 28 Décembre 2022
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Photo Pixabay

Les traditions ne traversent pas les murs de la prison. Aucune célébration de groupe n’est organisée, que ce soit pour Noël ou pour le jour de l’An. Les Fêtes à l’intérieur des murs du pénitencier se vivent sans décorations, avec le droit à un sac de chips de plus à la cantine. C’est tout.

Le directeur du pénitencier de Port-Cartier, Jérôme Vigneault, raconte que l’horaire habituel des détenus est plus allégé à cette période de l’année. Ils ont une pause d’école, de rencontres, de travail, de programmes et adoptent plutôt un horaire « de fin de semaine ».

Toutefois, certains d’entre eux comme les cuisiniers et les nettoyeurs doivent tout de même continuer à effectuer leurs tâches.

Cette pause leur permet d’avoir plus accès au gymnase et à la cour extérieure.

Petits privilèges

Le comité des détenus circule pour offrir des chips, de la liqueur et des friandises à tous les détenus de l’établissement.

Ils ont aussi droit au colis de Noël, qui est une initiative dans chaque prison fédérale. Il permet, s’ils ont les fonds pour le faire, d’acheter des produits supplémentaires, au-delà de ce qui est autorisé pour la cantine. Les produits sont sensiblement les mêmes (produits d’hygiène, déodorant, crème, poulet, pizza congelée, etc.) ils ont seulement une variété plus grande qu’à l’habitude.

En temps normal, ils ont accès à une cantine où ils peuvent s’acheter différents produits pour compléter ce qui est offert sur le menu. Les détenus peuvent s’y procurer des produits d’hygiène, chips, liqueur, friandises, etc.

« Mais rien d’extravagant, juste des choses qu’ils peuvent se faire dans leurs unités résidentielles », dit M Vigneault.

Fini les traditions

Un repas traditionnel était servi aux détenus, mais cela a été aboli.

« Avec les années, on le fait un peu moins. On a des détenus de différentes origines et différentes religions, ce qui faisait en sorte que la fête de Noël, qui est plutôt catholique, ça devenait complexe », dit le directeur.

Les activités sont donc un peu plus générales et non identifiées à la religion catholique. Par exemple, des pauses café et des discussions animées par des bénévoles sont au programme. Des grignotines sont servies pour l’occasion.

Pour des raisons de sécurité, les décorations ne sont pas permises, sauf à quelques endroits dans l’établissement.

Soutien de leurs proches

Il n’y a pas de permissions supplémentaires relativement aux visites. Toutefois, le directeur constate que celles du programme familial de visites, communément appelées les roulottes, sont plus nombreuses.

Pour l’établissement de Port-Cartier, la plupart des détenus proviennent de l’extérieur de la région.

« La période des Fêtes fait en sorte que ce type de visite augmente, parce que les familles peuvent se déplacer et veulent venir supporter les détenus », explique-t-il.

« Chaque personne aime être proche de sa famille et de ses amis pour les Fêtes et c’est quelque chose que les détenus ne peuvent pas tous avoir », dit-il.

C’est pourquoi les employés doivent aussi redoubler de vigilance et être alertes aux signes que pourraient démontrer certains détenus, pour qui la santé mentale est plus fragile.

Pas de célébration pour les employés

Le directeur est très reconnaissant envers ses employés dévoués qui sont présents au travail pendant les Fêtes.

« C’est sûr que c’est une période qui n’est pas nécessairement facile pour les employés. La plupart voudraient avoir des congés, mais on se doit quand même d’offrir le service pour les détenus », dit-il.

« C’est apprécié, ceux qui se portent volontaires et qui sont disponibles », ajoute-t-il.

Même si les salles de pause sont un peu décorées, les employés ne peuvent se permettre de célébrer, puisque le service doit continuer d’être offert.

« Les détenus ne sont pas maintenus en cellule pour que les employés célèbrent », dit le directeur.

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