Louise Labbé repousse ses limites dans les Ultra-Trails

Par Sylvain Turcotte 4:00 PM - 29 septembre 2022
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La Septilienne d’adoption, Louise Labbé, compte deux 125 km complétés à l’Ultra-Trail Harricana de Charlevoix. Photo UTHC

Louise Labbé, Septilienne d’adoption depuis quatre ans, se plait à repousser ses limites. C’est en prenant part à des Ultra-Trail qu’elle trouve son compte.

« Je suis attirée par la distance, de toujours aller plus loin, pas en vitesse », a-t-elle dit d’entrée de jeu, pour expliquer son engouement pour les longues courses en sentiers.

Elle confesse qu’elle ne ressortirait pas du lot sur un 10 km.

Louise Labbé veut constamment toucher les limites de son endurance. Elle aime le terrain de jeu des ultra-trails, l’environnement.

« Je me sens bien dans la forêt. J’aime les dénivelés positifs. » Elle assure toutefois qu’elle ne ferait pas n’importe lequel des ultras, pas en termes de distance, mais de parcours.

Le départ

Il y a une douzaine d’années, elle courrait que pour le plaisir. Sur l’idée d’un ami, elle a pris part à un premier 21,1 km. C’était dans le cadre du Marathon des Deux-Rives (Québec/Lévis) en 2009, du temps où elle demeurait sur la rive-sud de Québec, son coin natal. Un an plus tard, un 42,2 km au même événement.

Son premier Ultra-Trail, sur 10 km, c’est son frère qui l’a amené. C’était en 2014. Elle n’a pas mis trop de temps pour y aller d’un premier 42 km hors des sentiers battus, dans les alentours de 2018.

Physique et mentale

Ça demande quoi comme préparation un ultra-trail? Une préparation physique et mentale. Ce sont des kilomètres et des kilomètres de course par semaine. D’avril à novembre, Louise court régulièrement entre 50 et 70 km par semaine, avec entre autres une longue sortie au programme qui lui permet de tester son matériel et la nourriture.

Ça lui demande aussi de la discipline. Elle doit être rigoureuse face son calendrier d’entraînement établi en début de saison, beau temps, mauvais temps, fatiguée ou pas. Elle fait également un « week-end choc » par mois, où elle se rend courir en montagne pour généralement 15 km le premier jour, 40 le lendemain. Elle court parfois de nuit avec sa lampe frontale pour s’habituer à la noirceur. Son horaire de technologue en imagerie médicale lui permet de la souplesse dans son entraînement.

Derrière tout ça, il y a aussi le support familial, où ça demande beaucoup d’investissements, « J’ai un bon conjoint compréhensif et deux ados autonomes qui sont à leur affaire ». Louise n’a cependant pas réussi à les embarquer dans sa passion, bien qu’elle ait essayé.

En hiver, elle se concentre en grande partie sur le renforcement musculaire, en plus de faire de l’elliptique.
Elle dit aussi aimer la raquette, pour autant que le sentier soit tapé pour qu’elle puisse courir. Elle a déjà également fait beaucoup de vélo et de ski de fond.

Parmi ses ambitions, elle aimerait prendre part au Ultra-Trail des Chic-Chocs en 2024. « Après on verra ce que la vie me permettra de faire. Je veux courir le plus longtemps possible dans le bonheur. »

Elle n’écarte pas l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, mais il faudra que le portefeuille suive et qu’elle ait le temps de qualification. Elle pourrait le faire par elle-même.

Au repos forcé

(ST) Le dernier ultra-trail de Louise Labbé a été le UTHC 2022, dans Charlevoix, les 8, 9 et 19 septembre. Elle a mis 23:10:37.2 pour parcourir les 125 km et quelque 4 200 m de dénivelé positif.

« Je l’ai trouvé plus difficile que l’an passé. Il faisait chaud. J’étais plus fatiguée, un feeling que je n’avais pas senti la fois d’avant », a-t-elle raconté, parlant d’un endormitoire aigüe durant la nuit.

Elle dit avoir eu des hauts et des bas, qu’elle est arrivée à contrôler. Pas question de se mettre en petite boule et d’appeler sa maman pour venir la chercher.

Pour contrer la fatigue, les barres à caféine, des cafés au point de ravitaillement et la rencontre des gens sur le parcours, que ce soit les coureurs ou les bénévoles.

La Septilienne d’adoption a également dû composer avec une douleur intense au talon gauche pour la deuxième moitié de la course.

« Je me suis entêtée à continuer, je me disais que ce n’était pas grave ». Malgré tout, elle a complété son Ultra-Trail, se classant 52e sur 257 hommes et femmes confondus.

Une blessure qui la force au repos et à annuler sa participation au Défi des couleurs – Simard au calendrier les 7, 8 et 9 octobre. Elle était inscrite pour le 42 km de la compétition au mont Sainte-Anne, à Beaupré (Québec).

Elle doit prendre son mal en patience. Il n’est pas facile pour elle d’être au repos. « Je suis habituée de faire du sport chaque jour. Je suis déséquilibrée-là ». Elle doit donc se faire à l’idée que sa saison est terminée.

Elle compte toutefois se reprendre encore au même endroit l’an prochain. « Je l’ai fait deux fois, je l’ai réussi deux fois et bien. Je suis très contente, mais je sais profondément que je peux faire mieux. Je ne me suis pas rendue à ma limite. Pour l’édition 2022, il y a pratiquement eu autant d’abandons chez les femmes que de coureuses qui ont complété le 125 km, soit près de vingt.

Son premier 125 km en trail, elle l’avait fait en 2021, n’écoutant pas son chum, qui lui disait que la marche était grande entre un 57 km (sa plus longue course – 2019) et cette distance. « Au contraire, ç’a m’a crinquée », a-t-elle dit, même s’il n’était pas conseillé de faire cela. « Mais je suis une fille de défis. »

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