La période de la chasse au petit gibier est ouverte dans la région depuis le 17 septembre. Malgré des fluctuations occasionnelles dues aux changements climatiques, les populations de gélinottes huppées et de tétras du Canada se portent bien sur l’ensemble du territoire. Les chasseurs ne rencontreront aucune difficulté à satisfaire les quotas, et à profiter d’une saison abondante.
Bien qu’il n’existe pas de données officielles sur les populations de ces deux espèces indigènes à la Côte-Nord, les études globales effectuées à l’échelle de la province démontrent que le parasitisme, la prédation, l’alimentation et le succès de la reproduction ont plus d’impact sur le nombre d’individus que les prises des chasseurs.
Anik Martel, conseillère en communication au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), est optimiste : « bien qu’il puisse y avoir des variations annuelles et entre les secteurs, la chasse au petit gibier se porte bien sur la Côte-Nord. Cette activité génère également d’importantes retombées économiques dans la région », affirme-t-elle.
La zone de chasse 18 est l’hôte d’un engouement fort pour la chasse au petit gibier, avec ses 6 zones d’exploitation contrôlée (ZEC) et sa trentaine de pourvoiries. La zone 19 est dotée d’une ZEC, et compte plus de pourvoiries. Elle a également une plus grande superficie de terres publiques, et dispose de la réserve faunique Port-Cartier-Sept-Îles. À l’échelle nationale, elle constitue 32 % de tous les permis de chasse vendus, et se classe deuxième en matière de retombées économiques qu’elle génère.
Promenade en forêt
Pour le passionné de chasse Éric Desbiens de Forestville, la popularité de la chasse au petit gibier est due à son accessibilité, « mais aussi le fait que nous ayons ici un vaste territoire très giboyeux et où il nous est possible de pratiquer cette activité soit en pourvoirie, dans une ZEC, ou sur les terres publiques ».
Selon ses observations en forêt, les populations seraient en bonne santé. « J’ai aperçu des groupes de gélinottes avec des oisillons, qui ne semblaient pas provenir de la même portée », explique-t-il. Les gélinottes huppées et les tétras du Canada se nourrissent en partie d’insectes, qui ont proliféré durant les périodes humides du début de l’été.
« Elles sont beaucoup recherchées par les prédateurs, enchaîne M. Desbiens. Cette année, cette prédation a été un facteur limitant, car elles doivent faire face à des espèces beaucoup plus grosses qu’elles, comme des oiseaux de proie tels les hiboux, ou des coyotes », conclut-il.
De plus en plus d’adeptes
La chasse au petit gibier constitue aussi une activité d’initiation à la grande chasse, et sert aussi à passer du temps en famille. « Le fait que ce soit une activité qui peut se pratiquer facilement en famille cela donne un beau prétexte pour aller prendre de l’air, marcher, faire un pique-nique, ou de la cueillette », souligne Éric Desbiens.
Le permis de chasse au petit gibier à l’arc, arbalète et arme à feu représente l’investissement modique de 22 $, et de 103 $ pour les non-résidents de la zone. Le matériel nécessaire à cette chasse est minime. « Si on compare à d’autres sports, pratiquer la chasse au petit gibier demande un certain investissement de départ oui mais beaucoup moins que l’on pourrait l’imaginer », lance le chasseur.
Il existe une importante relève mise en lumière par les sondages et les enquêtes du MFFP. Une enquête réalisée en 2018 démontre que « 18 % des répondants ont indiqué qu’ils avaient moins de 5 ans d’expérience », et que « 11,4 % des répondants sont des femmes », ce qui représente une augmentation de 5,3 % par rapport au sondage effectué en 1988-1989.
Toujours selon l’étude, l’âge des nouveaux adeptes s’initiant à cette chasse est de 20 ans. Même son de cloche du côté d’Éric Desbiens : « Je connais beaucoup de personnes qui pratiquent la chasse au petit gibier, mais il y a de la place pour en initier d’autres ».
« Le meilleur conseil que je pourrais donner aux nouveaux adeptes, avant d’investir dans de l’équipement, serait de se trouver un compagnon avec de l’expérience et de l’accompagner pour une ou 2 sorties question de voir si cela nous intéresse vraiment », conclut M. Desbiens.
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