Québec interpellé pour la relance de l’usine de biocarburant

Par Vincent Rioux-Berrouard 6:00 AM - 2 février 2022
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L’usine de biocarburant de Port-Cartier lors de sa construction en 2017.

Malgré le fait que les opérations sont à l’arrêt depuis un certain temps maintenant, des acteurs économiques de Port-Cartier ont encore espoir que l’usine Bioénergie Æ Côte-Nord pourra redémarrer.

C’est notamment le cas du président du conseil d’administration de Développement économique Port-Cartier, Gilles Couture. Il a interpellé le ministre de l’Économie du Québec, Pierre Fitzgibbon, dans une lettre ouverte publiée dans La Presse.

Avec cette action, M. Couture voulait rappeler l’importance de cette usine pour la relance de l’industrie forestière au ministre.

« C’était une façon de dire au ministre qu’on est là. C’est une usine qui a eu des investissements de 100 M$. Oui, il y a eu des écueils, mais là on est confiant avec la technologie qu’on a dans cette usine », dit-il.

M. Couture a d’ailleurs lancé une invitation à Pierre Fitzgibbon et au premier ministre, François Legault, à venir visiter l’usine de biocarburant à Port-Cartier.

« Ce que je dirais au premier ministre et au ministre, c’est que la filière du biocarburant est viable parce qu’on a des consommateurs, on a de la matière première en quantité et on a une usine prête à produire. C’est un projet de développement durable. C’est bon pour la société, pour l’environnement et pour l’économie », souligne Gilles Couture.

L’usine a connu plusieurs embûches depuis son lancement et en mai 2021, elle s’est placée sous la loi de la protection des créanciers.

Malgré les ennuis, M. Couture croit que l’usine de biocarburant à Port-Cartier a un rôle important à jouer pour l’économie de Port-Cartier. Le biocarburant représente selon lui une façon de trouver de nouveaux débouchés pour l’industrie forestière. Le biocarburant est produit avec les résidus forestiers.

« Le biocarburant est un modèle technologique pour le reste du Québec. C’est la voie de l’avenir si l’on veut continuer à faire vivre nos communautés forestières. Si Québec appuie le projet de Port-Cartier, il pourra le refaire ailleurs et ainsi sauver les communautés forestières », affirme Gilles Couture.

À l’automne, ArcelorMittal s’est montré intéresser à s’approvisionner en huile pyrolytique provenant de Bioénergie Æ Côte-Nord pour remplacer son usage du mazout. Les négociations sont en cours à ce sujet.

Pour M. Couture, ArcelorMittal aurait intérêt à effectuer cette conversion pour des raisons environnementales.
« L’usine de bouletage a besoin d’énergie et l’entreprise doit verdir son portefeuille énergétique. Le mazout lourd qui est utilisé actuellement n’est pas un produit d’avenir. La bioénergie est une belle énergie pour au moins en partie adresser ce défi », dit-il.

En plus de l’usine de biocarburant, on retrouve sur le même site la scierie Arbec qui a cessé ses opérations depuis décembre 2020. Pour Gilles Couture, l’avenir d’Arbec passe absolument par la relance de Bioénergie Æ Côte-Nord.
Le bureau du ministre Fitzgibbon n’a pas donné suite à nos demandes sur la situation de l’usine de biocarburant de Port-Cartier.

L’été dernier, le ministre responsable de la Côte-Nord, Jonatan Julien, avait indiqué qu’avant que Bioénergie Æ Côte-Nord se place sous la protection des créanciers, il y avait plusieurs scénarios sur la table qui tenaient la route au niveau financier.

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