26 avril 2024
La Septilienne d’origine Alexandra Bernier soulignera la mémoire de son grand-père paternel, qui s’est enlevé la vie en août 2005, en s’offrant un défi sportif en septembre prochain. Elle pédalera Montréal – Sept-Îles, un beau 900 kilomètres en vélo.
C’était en août 2005. Alexandra entendait un homme parler à sa mère. Elle savait que ce n’était pas la voix de son père. Elle a appris que son grand-père s’était suicidé, sans trop comprendre l’essence de ce mot, n’ayant que 11 ans.
« Je m’en souviens comme si c’était hier », a-t-elle confié en entrevue la semaine dernière.
C’est lors de ses années en techniques policières qu’elle a « réalisé ce qui s’était passé » quelque dix ans plus tôt.
« Je n’avais pas compris ce que ça voulait dire à cet âge-là ».
Deuil à faire
Alexandra n’a pas complètement fait le deuil de son papy. Elle s’est dit que pour célébrer les 15 ans de son décès qu’elle allait faire de quoi de particulier pour le souligner.
Faire Montréal/Sept-Îles à vélo, ce sera sa façon de lui rendre hommage, mais aussi de supporter et promouvoir les organismes qui travaillent pour la prévention du suicide.
Elle souhaite refaire de quoi de différent chaque cinq ans pour garder une tradition et pour redonner à la cause.
Dans son élément
Policière pour le Service de police de la Ville de Montréal depuis quatre ans, Alexandra se dit interpellée par la détresse des gens, détresse qui a pris de l’ampleur dans le contexte de la pandémie. « Il y a beaucoup plus de gens qu’on pense qui vivent du stress ».
Elle se plait dans ses fonctions à Montréal. « J’aime la vibe de la police à Montréal. L’image que je m’étais faite, c’est ce que je vis ».
Mme Bernier a toujours voulu faire un métier d’action et « venir en aide aux autres. Cet événement le confirme ».
Pourquoi en vélo
Il y a déjà deux ans qu’Alexandra s’adonne au triathlon. « J’ai développé une passion pour le vélo », souligne la femme âgée de 27 ans, qui a fait de la natation durant près de dix ans. Donc, de faire Montréal/Sept-Îles à vélo, « c’est réalisable, et ça relie mes deux vies, mes deux villes ».
Elle compte rallier les 900 kilomètres en dix jours. Le jour 1 sera le 10 septembre prochain, Journée mondiale de la prévention du suicide. Elle compte gagner Sept-Îles le 19 si tout se passe bien. Elle lance d’ailleurs l’invitation aux cyclistes de se joindre à elle, peu importe la distance.
Donner pour la cause
Derrière ce défi sportif, il y a la collecte de fonds, la recherche de commanditaires, l’organisation des hébergements, voir pour les tronçons les plus complexes. Elle compte rouler sur la 132 à partir de Longueuil de façon à aller prendre le traversier à Matane, direction Godbout.
« Je mets beaucoup de temps depuis deux mois sur ce défi. Ça sera une belle expérience et je serai fière de moi. Je vais y aller à mon rythme. Le but, c’est de le finir », indique-t-elle.
Ceux et celles qui veulent contribuer peuvent le faire via la page Facebook « 900km pour la prévention du suicide » ou le gofundme.com du même nom. Les commanditaires seront affichés sur les maillots que la native de Sept-Îles vendra.
Les organismes qu’elle soutiendra sont le Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord, le Centre de crise Tracom du secteur où elle patrouille à Montréal et la Vigile, la maison de thérapie pour les travailleurs de première ligne.
Alexandra Bernier vise 5 000$, mais comme ça va déjà bien, le montant pourrait être dépassé.
Comment se prépare-t-elle physiquement? Ses entraînements avec son club de triathlon et une longue sortie de vélo la fin de semaine. Elle compte aussi faire Québec/Montréal en deux jours en juillet ou en août.
