Michel Labelle, l’homme qui a l’outil le plus important entre les mains

Par Sylvain Turcotte 11:50 AM - 8 avril 2021
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En 25 ans à Sept-Îles, Michel Labelle estime avoir affûté près de 300 000 paires de patins, l’outil le plus important pour les hockeyeurs, les patineuses artistiques, les joueuses de ringuette ainsi que ceux et celles pour qui le patin est un simple loisir.

Ils sont nombreux les hockeyeurs, les patineuses artistiques, les joueuses de ringuette ainsi que ceux et celles pour qui le patin est un simple loisir à laisser leur outil le plus important entre les mains de Michel Labelle. Michel, c’est celui qui, on pourrait dire, travaille dans l’ombre. Il aiguise les patins à l’aréna Guy Carbonneau depuis, tenez-vous bien, 25 ans. Il estime à 300 000 le nombre de paires de patins qu’il a affûtées.

L’histoire de Michel n’aurait pu être écrite s’il avait opté il y a 25 ans pour s’installer à Grande-Rivière. L’homme originaire de Saint-Jérôme dans les Laurentides, qui ne voulait pas prendre la place de quelqu’un d’autre en Gaspésie, a pris la direction de Sept-Îles pour refaire sa vie.

Quelque temps après son arrivée sur la Côte-Nord, à Sept-Îles, il s’est porté acquéreur de l’atelier d’aiguisage de patins qui appartenait alors à Rainville « Popaye » Dubois. Son nouveau travail est devenu une passion.

Michel Labelle a profité des conseils de M. Dubois, mais aussi d’un mécanicien de Blade Master, le premier propriétaire d’Aiguiso-Pro.

« Je lui ai posé des questions et il m’a dit que je ne faisais rien de bon dans ma technique. Il m’a montré la bonne façon, car j’avais de bonnes intentions. J’ai été en formation durant quatre heures », se souvient Michel, fier de dire qu’il a évolué. « On apprend tout le temps. Je continue de me perfectionner ».

Un art

Aiguiser des patins, c’est un art, ça demande de la dextérité.

« J’aime la qualité de finition », mentionne-t-il. Et avec raison! Le patin est l’outil essentiel pour être sur la glace. « Je ne peux pas me permettre qu’un enfant se blesse car j’ai mal fait mon travail. J’aime les gens et ils me font confiance». Disons que le patin artistique est celui le plus « technique » à affûter.

« Pour chaque patin, il faut comprendre l’action de la lame et être à l’écoute des besoins des gens. Il faut aussi questionner. Tu veux donner aux joueurs, à l’athlète, ce qu’il y a de mieux pour qu’il aime son sport », soutient M. Labelle.

Et parole de Michel, un bon patin, c’est celui avec un corps dur, ce qui protège la cheville. « C’est le tibia qui tient le patin. Il y a un équilibre à suivre ». Un conseil à suivre si on ne veut pas se faire dire qu’on patine sur la bottine.

Presque prêt à passer le flambeau

Michel Labelle en a fait plus que ce qui lui en reste avec l’aiguisage de patins. Il prépare d’ailleurs la relève, relève, qui si le veut bien, sera Marc-Antoine Pepin.

« Je mise sur lui, mais je me réserve cependant le droit de revenir, mais je veux que ce soit quelqu’un d’autre qui en profite », a-t-il souligné.

Et pour ceux et celles qui pourraient s’être inquiétés avec l’arrêt des sports sur la glace durant la dernière année, faites-vous-en pas. « J’ai bâti pour me débrouiller en confinement », a fait savoir l’homme qui possède notamment Raymonde Fleuriste et Au Domaine Fleuri.

Même lorsqu’il sera à la retraite, Michel Labelle entend demeurer à Sept-Îles, une ville qu’il aime. « J’ai déjà ma pierre tombale au cimetière », a-t-il laissé entendre lors de l’entrevue.

Michel Labelle, à l’oeuvre pour aiguiser des patins.

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