Laurent Paquin : un sens du punch remarquable

Par Louise Savard 8 novembre 2018
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Laurent Paquin.

L’humoriste Laurent Paquin a-t-il encore besoin de présentation? Il roule avec un énorme succès son quatrième «one-man show» depuis un an. Malgré son thème, «DÉPLAIRE» a tout pour plaire si l’on se fie à l’accueil des 60 000 fans qui l’ont à ce jour acclamé, un nombre qui grimpera avec les représentations à Port-Cartier (9 novembre) et Sept-Îles (10 novembre).

Mais comment déplaire quand on est un des humoristes les plus appréciés du grand public? «Je prends position sur une multitude de situations auxquelles nous sommes constamment confrontés », a-t-il dit. «Fumer, parler bien, parler mal, être gros, perdre du poids, être féministe, aller voter, etc…».

Tout dans la vie est sujet à irriter les uns et les autres quand on y regarde bien. «Je me suis au départ inspiré des événements liés à mon enfance….surtout la peur de déplaire», a renchéri Laurent Paquin.

À l’aube de son passage en Côte-Nord, il en est à sa 120e représentation. Est-ce qu’on se lasse de raconter les mêmes histoires, les mêmes gags soir après soir?

«Non, vraiment pas et c’est une grande énigme pour moi. Je me prépare mentalement pour qu’à chaque fois ce soit comme si c’était une première. Je me mets dans un tel état psychologique que le plaisir de faire réagir par le rire devient spontané. Au fil des représentations, le spectacle prend de la maturité. Certains gags disparaissent, d’autres s’ajoutent à l’occasion, mais la formulation de départ reste la même», de répondre l’humoriste de 47 ans.

«Me too»

À la suite du scandale impliquant Gilbert Rozon autrefois du groupe Juste pour rire et dans la foulée du mouvement «Me too» (Moi aussi), il est naturel de se questionner sur les limites qu’aujourd’hui les humoristes s’imposent .

«En ce moment, oui il y a des limites à ce que l’on peut dire sur scène. On se réajuste. Quant à moi, il faut comprendre qu’en humour tout ce que je raconte ne part pas de mes convictions personnelles. J’exprime souvent ce que j’ai à dire en exagérant le propos, disons même jusqu’à l’extrême».

Fier de ses quatre nominations au Gala des Oliviers du 9 décembre prochain, l’humoriste sourit en racontant que cette année la compétition sera forte. Mais ce qui l’inspire le plus, c’est de constater le travail de la génération qui suit.

«Il est très motivant d’assister aux spectacles de jeunes humoristes. Ça permet de constater où on est rendu dans l’humour», a-t-il conclu.

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