Dix camionneurs perdent leur emploi sur la Côte-Nord

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La succursale septilienne de TST Overland Express située au 153, rue Maltais a cessé ses opérations le 6 octobre dernier.

Les terminaux de Kingsway, une filiale de Transforce, de Sept-Îles et Baie-Comeau ont respectivement fermé leurs portes les 6 et 13 octobre dernier, laissant une dizaine de camionneurs nord-côtiers sans emplois.

Lorsqu’ils travaillaient pour Kingsway, les camionneurs étaient tous des syndiqués de la centrale syndicale des Teamsters. Après la fermeture, certains camionneurs ont pu être embauchés par la compagnie Transport Morneau, une entreprise non syndiquée. D’autres ont trouvé refuge chez Groupe Transcol, une entreprise affiliée à la centrale syndicale Teamsters.

Selon le syndicat des Teamsters, les contrats de livraisons de la Côte-Nord qui appartenaient à TST Overland, une autre filiale de Transforce, ont été donnés en sous-traitance à Kingsway au mois de juin. Par la suite, TST Overland aurait décidé de vendre les contrats à Morneau, ce qui aurait poussé Kingsway à cesser ses opérations et à procéder à la fermeture de ses terminaux de Sept-Îles et Baie-Comeau.

Chez TST Overland, on réfute une partie de ces allégations. La filiale admet que les contrats de livraisons de la Côte-Nord ont été pris en charge par Kingsway. Cependant, ce ne serait qu’après la décision de Kingsway de cesser ses activités que TST Overland aurait décidé de vendre le volume de livraison à la compagnie Transport Morneau. Pour sa part, Kingsway a refusé d’émettre un commentaire sur la situation.

Contestation

Le directeur des communications du syndicat des Teamsters, Stéphane Lacroix, assure que des griefs seront déposés. «Nous, on va contester ça parce qu’en principe, ces travailleurs-là auraient dû continuer à travailler chez TST Overland et à gérer le volume de transport», dit-il.

Selon M. Lacroix, la transaction entre TST Overland et Transport Morneau serait uniquement motivée par des raisons financières. «Pour maximiser des profits, on fait perdre dix emplois et on remet le volume à une compagnie non syndiquée», indique-t-il.

Pour l’instant, Teamsters dit évaluer toutes les options légales possibles. «On va essayer de faire en sorte que ces dix emplois-là soient sauvés. On estime que ça enfreint la convention collective et que c’est une décision abusive», dit-il.

Pénurie canadienne

Le représentant de Teamsters rapporte qu’une véritable pénurie de main-d’œuvre frappe actuellement l’industrie canadienne du camionnage. «Cette pénurie-là est directement reliée aux conditions médiocres qui sont offertes aux travailleurs non syndiqués. Ça met une pression sur les travailleurs syndiqués, qui eux, doivent travailler plus rapidement», a dit Stephane Lacroix

Pour M. Lacroix, la transaction TST Overland et Transport Morneau est la représentation d’une véritable tendance. «Au final, les entreprises syndiquées prennent une partie de leurs livraisons pour la remettre à une entreprise non syndiquée, afin de maximiser les profits. Nous, on veut lutter contre cette tendance-là», dit-il.

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