L’auteure nord-côtière Naomi Fontaine vient de lancer le roman Manikanetish, dans lequel elle salue la détermination de ces jeunes qu’elle a le privilège de côtoyer à titre d’enseignante à l’école Manikanetish de Uashat. Un emploi qu’elle a occupé durant trois ans, une période dont elle conserve que de bons souvenirs.
Fier du succès obtenu par son premier roman, Kuessipan, qui fait l’objet d’une adaptation au grand écran, Naomi Fontaine admet avoir ressenti un grand stress avant de lancer Manikanetish, publié chez Mémoires d’encrier. «Dans celui-ci, je me suis livré davantage aux gens. Je voulais aussi faire mieux qu’auparavant. Je ne souhaite pas niveler vers le bas», lance-t-elle.
Dans ce récit d’autofiction, l’auteure innue a voulu rendre hommage aux élèves qu’elle a côtoyés à l’école Manikanetish. «Je suis très fière de ces jeunes qui arrivent à décrocher un diplôme. Ils sont de plus en plus nombreux. Ils ont eu à traverser bien des difficultés, indique-t-elle. Ils ont envie d’aller de l’avant. Cette résilience et ce courage dont ils font preuve me surprend constamment.»
Des exemples de réussite
Naomi Fontaine cherchait ici à véhiculer davantage une image positive de ces jeunes innus. «On met trop souvent l’emphase sur leurs échecs. On finit par en oublier de souligner leurs bons coups. Heureusement, ça tend à changer. Les exemples de réussite se multiplient, insiste-t-elle. De plus, l’éducation est de plus en plus valorisée. Ça leur donne à ces jeunes le goût de continuer.»
Avant tout, elle espère faire en sorte que le regard négatif porté sur plusieurs de ces jeunes cesse. «Je l’ai surtout écrit pour mes élèves. Je veux qu’ils en finissent par croire que leur vie n’est pas une suite d’échecs. Ces jeunes en finissent par croire (ça) et j’ai voulu leur dire que ce n’est pas le cas et qu’ils ne doivent pas assimiler ce discours qui est véhiculé dans les médias de masse. C’est ce qui m’a motivé à écrire ce roman.»
Même si l’action se déroule dans une communauté innue, l’auteure demeure convaincue que les thématiques abordées sont universelles. «L’adolescence reste une période de remise en question. Je veux ici encourage les jeunes à surmonter leurs difficultés. Je ne mets pas l’emphase sur les drames qu’ils ont vécus, mais sur les moyens qu’ils ont utilisés pour s’en sortir», conclut Naomi Fontaine.
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