Keshken : «La première vague» de produits certifiés autochtones
Annie Gallant de l'AMIK
L’Agence Mamu Innu Kaikusseht (AMIK) lance la certification Keshken ou la «première vague» en français. En repérant le petit logo sur l’emballage d’un produit de la mer, vous pourrez contribuer à l’essor des communautés innues.
«En achetant Keshken, t’encourages une communauté», résume la responsable de la recherche et du développement de l’AMIK, Annie Gallant. «On cherchait à se distinguer parce que le pétoncle de la Côte-Nord, ça reste un pétoncle de la Côte-Nord. Nous la différence, c’est là. C’est que ça retourne dans la communauté», explique-t-elle.
L’AMIK est la ressource qui chapeaute l’industrie de la pêche de sept communautés innues de la Côte-Nord. Dans les bandes, les permis de pêche appartiennent au conseil, on les appelle des «permis communautaire». Les revenus sont donc réinvestis chez eux. Dans la région, les pêcheries autochtones font travailler au moins 250 personnes.
La certification Keshken vient garantir l’authenticité autochtone du produit, sa qualité et le soutien à la communauté. Mais la nouvelle marque de commerce permet également de savoir d’où vient ce que l’on s’apprête à mettre dans notre assiette grâce à un outil de traçabilité intégré développé par ThisFish.
Entrer le numéro de produit acheté sur le keshken.com mène à sa petite histoire. Vous pourrez par exemple savoir où et quand le pétoncle a été pêché, comment l’apprêter ou comment en reconnaître sa qualité. Il est même possible de laisser un mot au capitaine du bateau, que vous pourrez rencontrer dans une courte vidéo, aussi en ligne.
«Premiers balbutiements»
Pour l’heure, que le pétoncle pêché en Minganie par la communauté d’Ekuanitshit est tracé. Ce printemps, s’ajoutera le homard cueilli au large de Sept-Îles par Pêcheries Uapan de Uashat mak Mani-Utenam. À terme, le crabe des neiges, l’oursin vert et le buccin seront aussi suivis.
«On est aux premiers balbutiements», explique Mme Gallant, qui précise que chaque communauté est active à différents niveaux dans l’industrie, ce qui est un défi pour étendre la marque. «Il y a en a qui sont très avancées dans la commercialisation, d’autres pas du tout», dit-elle.
Les sept nations membres de l’AMIK, d’Essipit (Les Escoumins) à Pakua Shipu (St-Augustin), ont fait leur nid dans l’industrie tant dans la pêche, la transformation que la commercialisation. Leurs produits voyagent parfois aussi loin qu’en Europe et l’Asie. Les possibilités sont grandes et Keshken trouvera bien sa place, croit Annie Gallant.
«La première vague» de Keshken déferle jusqu’à présent sur les tablettes de la Poissonnerie Fortier et Frères de Sept-Îles, propriété de la communauté d’Ekuanitshit.
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