UQAC: Le pavillon Alouette de plus en plus «en vie»  

Par Éditions Nordiques 3 février 2017
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Deux ans après son inauguration d’un pavillon universitaire à l’architecture audacieuse, on peut dire que celui-ci est de plus en plus vivant en raison d’une hausse des étudiants à temps plein et de la création d’une association étudiante.

«Depuis l’an passé, on a développé des éléments liés aux services aux étudiants. On a quelqu’un maintenant qui accueille les étudiants en besoin», mentionne Roberto Gauthier, directeur du centre d’études de Sept-Îles à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Les services «qui peuvent aider à passer au travers de la vie d’étudiant», comme l’aide en français, à la gestion du stress ou la gestion du temps, sont maintenant offerts au pavillon Alouette. Cette ressource peut aussi «orienter» l’étudiant qui présente «des besoins plus importants».

«On porte un plus grand intérêt à ça parce qu’on a une augmentation d’étudiants à temps complet, donc ils ont des besoins», mentionne Carmen Murray, technicienne en administration à l’UQAC. Alors qu’un étudiant à temps partiel ne vient que trois heures un soir de semaine, «les étudiants à temps plein vivent ici. Ils sont presque ici toutes les journées de la semaine», explique Mme Murray. Sur les 300 étudiants fréquentant le pavillon, plus d’une centaine sont aux études à temps plein.

Le directeur du centre d’étude de Sept-Îles à l’UQAC, Roberto Gauthier, est entouré de la représentante aux services aux étudiants, Brigitte Fournier, et de la technicienne administrative Carmen Murray.

Le directeur du centre d’étude de Sept-Îles à l’UQAC, Roberto Gauthier, est entouré de la représentante aux services aux étudiants, Brigitte Fournier, et de la technicienne administrative Carmen Murray.

Le «réflexe» de postuler ailleurs

Carmen Murray explique que les étudiants à temps plein dans la région n’avaient pas «le réflexe» de rester à Sept-Îles pour leurs études, préférant postuler dans les grands centres. «On voit de plus en plus des étudiants qui ont fait leur première année à l’extérieur et qui reviennent à Sept-Îles pour compléter leurs études», affirme-t-elle. «Les gens se rendent compte que, oui, c’est la même formation qu’à Chicoutimi, ce sont les mêmes exigences, la même qualité, souvent les mêmes professeurs.»

Une branche de l’association étudiante de l’UQAC a aussi été créée par des étudiants du pavillon Alouette. Un local leur est réservé au sous-sol. «Ils sont très dynamiques et revendicateurs dans le sens positif du terme. Ils voient aux besoins des étudiants et viennent nous voir. Ça amène de la vie ici, une coloration particulière. Ils sont intéressants et intéressés à mettre de la couleur ici», affirme Roberto Gauthier.

Les étudiants innus «s’affirment de plus en plus»

Les classes des différentes écoles primaires innues de la Côte-Nord seront de plus en plus dirigées par un ou une enseignante de la communauté. Cette session, il y a plus d’étudiants autochtones qu’allochtones au baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire au pavillon Alouette de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

«Les étudiants autochtones, bien franchement, ils sortent de leur coquille. De plus en plus, ils s’affirment. Je pense qu’il y a eu une évolution sur la fierté d’être autochtone. Ils sont de plus en plus sûrs d’eux», remarque Roberto Gauthier, directeur du centre d’étude de Sept-Îles à l’UQAC.

«Ils ne viennent pas juste de Uashat et Mani-Utenam. Ils viennent aussi de la Basse-Côte-Nord. Ils ont du courage. Ils viennent étudier ici dans leur langue seconde», indique M. Gauthier tout en soulignant que de nombreux services sont offerts à l’UQAC pour les accompagner, dont le Centre des Premières nations Nikanite, un service qui sert justement à bien intégrer les étudiants autochtones.

Les classes des différentes écoles primaires innues de la Côte-Nord seront de plus en plus dirigées par un ou une enseignante de la communauté.

Les classes des différentes écoles primaires innues de la Côte-Nord seront de plus en plus dirigées par un ou une enseignante de la communauté.

Collaboration avec l’Institut Tshakapesh

Dans la dernière année, l’UQAC s’est aussi rapprochée de l’Institut Tshakapesh pour développer du matériel pédagogique et faire de la recherche. «Il y a un projet en marche de développement pédagogique sur l’histoire autochtone, l’histoire locale. On travaille avec l’Institut Tshakapesh dans ce projet-là. D’ailleurs, ils ont maintenant un bureau chez nous», a expliqué Roberto Gauthier.

Ce travail pédagogique sur l’histoire des Innus et son intégration éventuelle dans le programme scolaire permettra aux élèves de «développer une conscience historique chez (leur nation) et développer la fierté de leur histoire», continue le directeur du centre d’étude.

Grâce à cette collaboration avec l’UQAC, l’institut élargit ainsi son mandat. «L’Institut Tshakapesh avait comme mission d’intervenir au niveau primaire et secondaire. Maintenant, on leur fait un bureau pour développer plus les études supérieures et la recherche»

Développer des champs de recherche avec le cégep

L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) travaillera «en collaboration» avec le Cégep de Sept-Îles pour «développer des champs» de recherche avec l’Institut technologique de maintenance industrielle (ITMI) et l’Institut nordique de recherche en environnement et en santé au travail (INREST).

Le directeur du centre d’études de Sept-Îles à l’UQAC, Roberto Gauthier, et le directeur général du Cégep de Sept-Îles, Donald Bherer, se sont rencontrés à ce sujet en début d’année. «On avait la même pensée, la même volonté de développer la recherche et de collaborer», a expliqué M. Gauthier.

L’énergie, le givrage des lignes de transmission, les technologies appliquées à la santé et le développement de la littérature nord-côtière font partie des champs de recherche envisagés par les deux institutions d’enseignement.

 

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