Fluctuation des marchés: Les minières se tournent vers l’industrie 4.0

Par Fanny Lévesque 28 Décembre 2016
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Avec la fluctuation des marchés, les sociétés minières pourraient choisir d’investir davantage dans les nouvelles technologique pour tirer leur épingle du jeu et ainsi «soutenir un avenir durable», fait valoir PricewaterhouseCoopers (PwC).

Dans son dernier rapport, Au-delà du ralentissement économique : La discipline financière et l’innovation dans le secteur minier, publié en fin d’année, la firme affirme qu’un «profond engagement envers la durabilité» est un incontournable «pour définir une  industrie qui cherche à se transformer».

«Il y a des compagnies qui vont favoriser davantage la numérisation et la digitalisation pour améliorer leur productivité», explique l’associé et leader du secteur minier pour le Québec chez PwC, Nochane Rousseau. C’est que le récent cycle baissier a révélé «de nombreuses vulnérabilités» dont l’utilisation de technologies «désuètes» chez certains.

L’industrie 4.0, aussi appelée la «quatrième révolution industrielle» gagnerait donc peu à peu le secteur minier, une industrie «habituellement traditionnelle». «On parle d’appareils mobiles, de géolocalisation, de détecteurs intelligents, d’impression 3D, d’analyse des algorithmes, de réalité augmentée», énumère M. Rousseau. La liste est longue.

Le géant Rio Tinto par exemple a notamment aménagé une salle de contrôle et de surveillance à distance d’où est gérée leur mine en Australie, «avec des véhicules autonomes et automatisés». La canadienne Barrick Gold a aussi fait le pari de la numérisation en s’associant au leader technologique Cisco.

Chez les plus grands

«Ça commence avec les plus grandes entreprises parce qu’elles ont plus de ressources», indique l’expert. Mais, des projets-pilotes émergent aussi chez les plus petits. Au Québec, des sociétés s’intéressent entre autres aux drones pour faire de l’exploration en régions éloignées ou superviser des chantiers lors de la construction d’une mine.

La gestion de données pour «optimiser» les actifs deviendrait aussi un avantage non négligeable pour les minières. «Il y des entreprises qui au lieu de faire la maintenance des pièces selon le guide du fabricant, installent des capteurs qui leur indiqueront les signes d’usure, pour au fond, faire de la maintenance plus intelligente», cite Nochane Rousseau.

Pendant le ralentissement, la plupart des grands joueurs se sont adonnés à toute sorte de gymnastique pour parvenir à réduire leurs coûts d’opération. L’implantation de nouvelles technologies pourrait d’ailleurs leur permettre de maintenir à long terme leurs économies, estime M. Rousseau. «Le défi, c’est quand il y a une reprise de cycle», dit-il.

«Parce que le coût (des intrants) a aussi tendance à augmenter alors les marges souvent, ne sont pas meilleures. Ces programmes-là (de technologie) amènent davantage un concept d’amélioration continue. C’est-à-dire d’avoir quand même une discipline au niveau des coûts dans une période de reprise».

«L’innovation, (…) l’optimisation et la gestion stratégique des dépenses sont tous des éléments clés pour aider les minières à gérer leur risque et améliorer leur performance», conclut l’analyste, qui souligne que les sociétés en ont également profité pour améliorer leur communication interne, diversifier leur portefeuille et modèle d’affaires.

L’établissement de liens «essentiels» avec les communautés locales et les Premières Nations occupe aussi maintenant une importante part des investissements des projets, dès le stade exploratoire.

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